
Et si on prolongeait un peu les vacances en retournant se promener dans quelques-uns des plus beaux jardins des Hauts-de-France en compagnie de leurs propriétaires? Des jardiniers aux petits soins de leurs hectares de verdure et des visiteurs auxquels ils font partager leur passion.
Le bel esprit jardinier des Hauts-de-France - Replay disponible 30 jours
Le jardin, une passion française
En 2019, la part des Français qui disposaient d'un jardin était de 70%. Un chiffre qui grimpe même à 90% si on ajoute la balconnière ou le petit carré à cultiver dans une cour ou sur une terrasse. Fleurs, arbres, potagers ou carrés aromatiques, les français aiment biner, sarcler, arroser et plonger les mains dans la terre. Car c'est avant tout un plaisir pour 75% d'entre eux. Un lieu considéré comme reposant et convivial. Une tendance que les évènements sanitaires récents ne risquent pas d'inverser de sitôt.
Promenons-nous dans les jardins des Hauts-de France

Premier arrêt dans les Flandres. Dans le jardin du mont des Recollets. Emmanuel de Quillacq hérite de la ferme de son grand-père en 1990. Elle est à l'abandon. Emmanuel est fier de ses racines flamandes - sans mauvais jeu de mot - et il s'attaque à cet hectare et demi de terrain avec sa bêche pour arme. A peine 30 ans plus tard, ce jardin baroque à la flamande fait sa fierté. Il s'est inspiré des maîtres de la peinture flamande et a réveillé la mémoire du sol casselois. Sans pesticides aucun, les essences locales, endormies sous terre depuis des décennies ont refleuri.
Le jardin du mont des Recollets sur le site des parcs et jardins de France
Deuxième étape : La Capelle-lès-Boulogne
Sébastien, héritier du château de Conteval, vous racontera l'histoire des lieux avec passion. Il la connaît par cœur. D'une part les plans d'origine de la maison et du jardin, datant du XVIIIème siècle, existent toujours et d'autre part il est historien de l'art, spécialiste des livres anciens et doté d'une bonne dose d'humour, teinté de poésie.
"jardiner, c'est peindre avec des fleurs" - Sébastien Hoyer
Le château a été bâti de façon à ménager des perspectives portant à 50km. Un sacré panorama !
Au fil des décennies, puis des siècles, le jardin avait prospéré jusqu'à boucher la vue. Sébastien a repris tout cela en main. La visite offre certainement la plus belle vue sur le Boulonnais.
Troisième escale au Jardin de Maizicourt
C'est en 1989 que Catherine et André tombent en amour de ce petit château picard du XVIIIème siècle construit par Louis-François de La Houssoye (1705-1746), vicomte de Maizicourt, page de la Grande Ecurie du roi de France.
Pour un château, il est petit... mais pour une demeure, il est énorme à rénover. Le jardin couvre quant à lui 10 hectares, entièrement en friche quand ils s'installent. Catherine s’inspire beaucoup de ses souvenirs d'enfance et de voyage. Sa devise ? "Ce qui est beau apaise". C'est son jardin secret jusqu'à ce que son époux la pousse à partager les lieux avec des visiteurs.
Elodie Trouvé, la réalisatrice, est également partie à la rencontre de Guillaume, "héritier" des Jardins de Séricourt, créés par son papa Yves. Ce dernier, paysagiste de formation puis pépiniériste par passion, met quelques essences qu'il cultive "en scène" dans un jardin. Puis deux, puis trois ; jusqu'à trente aujourd'hui. Chaque parcelle est un jardin à l'ambiance et au thème particuliers. Séricourt est un laboratoire d'idées, botaniques et esthétiques, faites pour surprendre le jardinier et les visiteurs.
A 10 ans déjà, Pierre harcelait ses parents pour agrandir le jardin de la ferme familiale à Marck. Loin d'être une lubie, vingt ans plus tard, son jardin du Beau-Pays n'a rien à envier aux précédents. Sa petite différence ? Un attrait tout particulier pour les essences exotiques. Contrairement à ce ce que l'on pourrait croire, la plupart d'entre elles s'acclimatent fort bien du climat local. Pour les autres, il y a des serres magnifiques où virevoltent des milliers de papillons, l'autre passion de Pierre.

Retour dans les Flandres - à Volckerinckhove - avec Jean et son jardin des senteurs ou plus exactement son "senteurs parc" comme il l'a nommé avec humour. Comme le dit cet ancien responsable du service de néonatologie de Dunkerque, "j'ai abandonné le puériculture pour l'horticulture". Son jardin de deux hectares est divisé en îlots mais avec une idée conductrice : la recherche des senteurs. Celles des roses, des fleurs, des feuilles ou de l'herbe.
Dans les 7 Vallées, à Boubers-sur-Canche, Jean-Loup et Nicolas Hennebelle ont repris la pépinière familiale. Leur père s'inspire des pépiniéristes anglais qui présentent leurs fleurs et arbres en conditions réelles, dans des jardins. Cela commence par quelques fleurs, continue par quelques arbres.

Les murs des villes recèlent aussi leurs trésors. C'est le cas du jardin du Manoir aux loups de Diane à Halluin. Dans cette aire de verdure grandissent depuis presque un siècle des essences de conifères importées du monde entier par son papa. Un jardin qui souffre depuis quelques saisons du réchauffement climatique. Un arboretum remarquable de cinq hectares à quinze minutes de la métropole lilloise.
Parc arboretum du Manoir aux loups
Le bel esprit jardinier des Hauts-de-France
Un film réalisé par Elodie Trouvé
Diffusion lundi 7 septembre à 23h05 - en replay pendant 30 jours
Une coproduction Ladybirds Films et France 3 Hauts-de-France