Une saisie qualifiée d'historique par les autorités belges.
Plus de 50 personnes, principalement des Français et des Belges, doivent être présentées à la justice en Belgique après le démantèlement d'une organisation criminelle spécialisée dans l'escroquerie sur le rachat de voitures d'occasion, a annoncé le parquet fédéral belge mercredi soir.
La justice belge, qui enquête depuis octobre 2018 sur ce réseau, a estimé à ce stade à 6,5 millions d'euros le préjudice subi par les centaines de vendeurs de voitures escroqués. "Plus de 620 faits" ont déjà été recensés, selon le parquet fédéral.
1200 policiers
Mardi matin, plus de 200 perquisitions impliquant 1200 policiers avaient été effectuées en Belgique, dans des campements pour y saisir des caravanes et des voitures, ainsi que dans des banques pour récupérer le contenu de coffres, a précisé le parquet dans un communiqué.
Selon des médias belges, ce réseau criminel est implanté au sein de la communauté des gens du voyage. Le parquet fédéral a refusé de commenter. Dans un bilan actualisé mercredi, il a indiqué que 52 personnes ont été arrêtées et "ont été ou seront sous peu" présentées au juge d'instruction bruxellois chargé du dossier.
Parmi elles, "24 ont déjà été placées sous mandat d'arrêt" (écrouées) mercredi après avoir été inculpées, "entre autres, d'appartenance à une organisation criminelle et d'escroquerie". Selon RTL.be, "90 caravanes ont été saisies, 91 véhicules, 34 biens immobiliers (principalement des maisons, appartements et villas), un million d'euros en divers endroits et des montres de luxe."
Petites annonces
Dans le nord de la France, près de la frontière belge, est-il précisé, des gendarmes ont été déployés sur sept sites "afin de limiter les mouvements entre les deux pays". "A la demande du juge d'instruction, le procureur de la République de Valenciennes a ordonné la saisie d'un terrain situé sur le territoire français et appartenant à un membre de l'organisation criminelle", indique encore le communiqué.
"Il s'agit de la plus grande opération policière organisée sans doute depuis plus de 20 ans", fait-il valoir.
Le réseau criminel repérait sur internet les petites annonces de vente de voitures par des particuliers. Ceux qui se proposaient d'acheter trompaient ensuite la vigilance des vendeurs via "différentes ruses", en remettant un acompte en liquide lors du rendez-vous fixé, ou en produisant sur tablette ou smartphone une fausse preuve de virement, a expliqué le parquet.
"Le temps nécessaire aux vendeurs pour s'apercevoir de la supercherie suffisait à faire disparaître le véhicule", qui était, "dans la plupart des cas, rapidement exporté vers l'étranger", toujours selon cette source.