On estime qu'il y a entre 50 et 60 mineurs belges de moins de 12 ans dans des camps en Syrie.
Un juge des référés de Bruxelles a ordonné mercredi à l'Etat belge d'organiser dans les six semaines le retour de dix enfants de jihadistes belges actuellement retenus dans un camp du nord-est de la Syrie.
Il s'agit d'enfants âgés de six mois à 7 ans nés de quatre femmes, tous actuellement retenus avec elles au camp d'Al-Hol, sous contrôle kurde, précise le jugement dont une copie anonymisée a été transmise à la presse.
L'Etat est sommé de fournir à ces mineurs "une assistance consulaire" et "les documents administratifs et de voyage nécessaires" à leur retour en Belgique, dans un délai de six semaines, sous peine d'une astreinte de 5.000 euros par jour de retard et par enfant, est-il souligné.
Ce n'est pas la première fois que l'Etat belge est contraint par un juge de tout mettre en oeuvre pour rapatrier des enfants de jihadistes.
Six autres enfants jamais rapatriés
Une décision similaire en décembre 2018 lui avait ordonné de faire revenir six enfants de deux femmes parties combattre dans les rangs du groupe Etat islamique.
Mais l'Etat avait interjeté appel, et il n'y a jamais eu de rapatriement organisé concernant ces six enfants tous âgés de moins de six ans.
Le principe défendu depuis 2017 par le gouvernement belge de "faciliter" le rapatriement de Syrie des enfants de moins de 10 ans -dont la filiation belge a été prouvée- a été très peu mis en pratique.
"Ces enfants n'ont pas fait de choix"
En juin six enfants et adolescents orphelins avaient été rapatriés des camps du nord-est syrien par le gouvernement après qu'une mission humanitaire belge a pu identifier les mineurs les plus en danger.
"Ils sont seuls dans ces camps, (...) n'ont plus aucun soutien. Il n'est pas question de reprendre les parents qui ont choisi de faire partie de groupes terroristes. Mais ces enfants n'ont pas fait de choix", avait alors expliqué le ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo.
Depuis l'offensive turque d'octobre, de nombreuses femmes combattantes ont profité du chaos pour s'enfuir des camps syriens sous contrôle kurde, parfois avec leurs enfants.
Il y a deux mois les services antiterroristes belges estimaient qu'il y avait encore dans ces camps entre 50 et 60 mineurs belges de moins de 12 ans.