L'ancien directeur de l'IEP Lille a remis hier son rapport au ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer. Pour lui, les notes du bac doivent refléter le niveau réel de l'élève.
Le nouveau baccalauréat dessiné par les propositions remises au ministre de l'Education n'a pas pour but de réduire le nombre de lauréats mais de rendre "plus réaliste" la moyenne obtenue, a indiqué jeudi Pierre Mathiot, auteur du rapport.
"La question n'est pas de réduire" le pourcentage de jeunes qui ont le bac dans une classe d'âge "mais de faire en sorte qu'on ait le bac dans des conditions plus réalistes", a déclaré l'ancien président de Sciences Po Lille sur France Inter, au lendemain de la remise de son rapport à Jean-Michel Blanquer.
Avec le jeu des options, "des élèves ont plus de 20 de moyenne", a-t-il dit, rappelant par ailleurs que 52% des bacheliers obtenaient leur examen avec mention. "Je ne dis pas qu'il faut moins de bacheliers, mais qu'il y ait 'mieux' de bacheliers (...) et que la moyenne qu'on a au bac corresponde de manière un peu plus exacte à son niveau réel".
Il est également possible pour un élève de série scientifique de décrocher l'examen, en ayant pourtant des notes très médiocres en mathématiques et physiques, avait-il déjà souligné.
Pierre Mathiot a par ailleurs rappelé jeudi que, loin des idées reçues, "tout le monde n'a pas le bac". Si le taux de réussite dépasse les 90% pour les bacs général et technologique, et les 80% pour le bac professionnel, tout le monde ne passe pas le bac. Plus de 20% des jeunes de 18 ans n'ont pas le bac, un pourcentage qui atteint même les 25% pour les garçons.
Pierre Mathiot : "Il faut que les moyennes du bac correspondent aux niveaux réels des élèves" pic.twitter.com/vPtXoV7Ear
— France Inter (@franceinter) 25 janvier 2018
Dans son document, élaboré après une centaine de rencontres avec des acteurs du monde éducatif, M. Mathiot propose un bac resserré à cinq épreuves (contre de 10 à 15 actuellement), avec le français maintenu en Première, deux épreuves au printemps, la philosophie et un grand oral en juin.
Les séries seraient supprimées et remplacées par un système de majeures et mineures. Ces changements impliqueraient des modifications de l'organisation des trois années du lycée.
Merci aux représentants des lycéens de toute la France pour leur contribution décisive aux réflexions sur le Bac. pic.twitter.com/TQjX8eFBpT
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) 24 janvier 2018
Jean-Michel Blanquer a annoncé mercredi qu'il présentera son projet de réforme au conseil des ministres le 14 février. D'ici là, il va rencontrer les syndicats.