L'installation du nouveau camp de 2 500 migrants de Grande-Synthe coûtera 2,5 millions d'euros essentiellement financés par Médecins sans frontières (MSF), a-t-on appris mercredi auprès des intéressés.
MSF apportera deux millions d'euros, et la Ville de Grande-Synthe et la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) 500 000 euros environ, ont indiqué le maire (EELV) Damien Carême et le directeur général de MSF Stéphane Roques, lors d'une conférence de presse. Le nouveau camp de cinq hectares sera constitué de 500 tentes de cinq places, et doit accueillir les 2.500 migrants vivant actuellement dans des conditions insalubres sur un site proche de la commune. "Je ne pouvais plus supporter les images de ce camp et de ces enfants", a lâché Damien Carême, à l'initiative de ce nouveau camp qui devrait voir le jour "d'ici quatre à cinq semaines".
"On ne veut pas d'une prison à ciel ouvert"
Il sera divisé en six zones, comportant chacune douches et toilettes, ainsi qu'un ou deux "espaces de vie: cuisine, école, etc.", a détaillé un responsable de MSF. Sa gestion sera confiée à une association comme pour le centre d'accueil de jour Jules Ferry, à côté de la "Jungle" de Calais. Le camp ne sera pas clôturé: "On ne veut pas d'une prison à ciel ouvert", ont martelé Damien Carême et Stéphane Roques. Les dépenses de fonctionnement du site devraient dépasser les 200 000 euros par mois, a précisé une source proche. Le maire a envoyé une lettre à Manuel Valls pour demander au gouvernement de prendre en charge ce coût. La préfecture du Nord était réticente à la création d'un camp pour des raisons de sécurité, le terrain se situant entre une autoroute et des voies ferrées.La préfecture était également réservée parce qu'elle dit tenter de privilégier les solutions individuelles apportées aux migrants, comme l'envoi en centre d'orientation et la demande d'asile en France. "Nous sommes conscients que la solution n'est pas dans la création de camps, ce n'est qu'une petite rustine à une situation inacceptable", a déclaré Stéphane Roques. Selon lui, l'essentiel est de "trouver des politiques migratoires européennes à la hauteur". Damien Carême a de son côté prévenu que la vocation du nouveau camp était de n'accueillir que les 2 500 migrants déjà à Grande-Synthe, pas plus. Les éventuels migrants qui resteraient sur l'ancien site seraient quant à eux expulsés, car le maire entend l'utiliser pour un autre projet, a-t-il averti.