Grève SNCF : des perturbations ce lundi 27 mai dans les Hauts-de-France

Du lundi 27 mai, 1 h au mardi 28 mai, 4 h, un préavis de grève régional a été déposé dans les Hauts-de-France. Conséquence : un trafic TER perturbé avec seulement 1 train sur 5 qui devrait circuler. 

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Pour dénoncer "un rythme infernal qui annonce les prémices d'une transformation profonde de notre entreprise dans laquelle les cheminots n'ont plus leur place", les syndicats CGT, SUD-Rail, UNSA, FO, CFDT ont décidé de déposer un préavis de grève pour lundi 27 mai dans les Hauts-de-France. 
  

1 TER sur 5 à circuler 


Le trafic des TER est le plus touché. Seulement un train sur cinq sera assuré. Pour compenser, 107 cars seront mis à disposition des voyageurs par la SNCF. Les trajets Amiens-Paris et St Quentin-Paris seront moins touchés avec un train sur deux à circuler. Tandis que la ligne Paris-Beauvais ne souffrira d'aucune perturbation. 
 

TGV, TERGV et liaisons transfrontalières 


Le service sera assuré normalement pour les TGV et les liaisons transfrontalières. En ce qui concerne, les lignes TERGV, la ligne Paris-Boulogne-Rang du Filiers s'arrêtera à Boulogne. 
 

Pour se repérer, les outils de la SNCF


La liste des trains qui circulent est consultable sur tous les sites d'informations SNCF et sur l'appli SNCF. Il est aussi possible de contacter la SNCF avec ce numéro ouvert du lundi au vendredi de 6 h à 20 h : 0 805 50 60 70. 


Une mobilisation des syndicats de cheminots devant le conseil régional 


Dans un communiqué commun, les cinq syndicats de cheminots ont appelé au rassemblement devant le conseil régional des Hauts-de-France à 10 h 30. Ils dénoncent des "annonces catastrophiques" de la part de la direction lors du Comité social et économique du 25 avril dernier.
 
Cette mobilisation est aussi une réaction au discours de Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France le 25 avril dernier. Il s'est dit favorable à l'ouverture à la concurrence des lignes TER de la région, "quelque chose d'incontournable" qui pourrait, en s'appuyant sur l'exemple de l'Allemagne et de la Suède, "permettre plus de voyageurs, plus de trains, plus de confort avec un coût d'exploitation inférieur".
 

"Pas de fermeture de ligne"


Le président de la région s'est engagé à ne pas fermer de lignes ou de gares tout en gardant le même nombre de contrôleurs dans les trains pour faire accepter cette ouverture à la concurrence, vivement critiquée par les syndicats de cheminots. "Je veux qu'il y ait un mariage entre les lignes rentables avec un fort trafic et celles où on est dans la logique du service public. On est dans la logique de fermeture d'aucune ligne" a t-il assuré. 

En cas de privatisation, il s'est engagé à ce que les tarifs n'augmentent pas car "c'est la région qui fixe les tarifs".

Le 10 mai dernier, sur son compte twitter, Xavier Bertrand a annoncé la publication de "l'avis de pré-information d'ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires des Hauts-de-France".
 


Une journée de mobilisation pour pousser « un cri d’alarme »


Pour Julien Taillez, secrétaire régional CFDT cheminots des Hauts-de-France, l’ouverture à la concurrence n’est pas le problème : « C’est le choix de la Région, nous on demande juste à ce que ce soit fait proprement et simplement ».

Et c’est là où le bât blesse. « Du fait de cette ouverture à la concurrence, la SNCF cherche à être plus rentable pour résister à l’arrivée des entreprises ferroviaires privées. Quand vous êtes chef d’entreprise et qu’on vous met la pression, cela se ressent sur le terrain : il y a beaucoup de réorganisation, de réformes pour améliorer la rentabilité, et à la fin ce sont les cheminots qui trinquent ».  
 

La fermeture des deux résidences est la goutte d'eau 


Un des points de contestation est notamment l’annonce de la fermeture des résidences de Boulogne-sur-Mer et de Tergnier. Ces résidences sont les lieux principaux d’affectation par lesquels les cheminots commencent ou terminent leur journée de travail.

Conséquence : « A Boulogne-sur-Mer, par exemple, sur une vingtaine de conducteurs, une petite quinzaine devront désormais prendre leur voiture pour rejoindre Calais, lieu de prise de poste le plus proche. », explique Julien Tailliez. Le problème est similaire pour la fermeture de la résidence de Tergnier, dans l'Aisne. 
 

Une fatigue physique qui s’ajoute à une fatigue psychologique.


Selon le syndicat SUD-Rail, au 6 mai, « près d’une vingtaine » de cheminots se sont suicidés à l’échelle nationale, depuis le début de l’année 2019. « Il y a des gens qui travaillent, qui sont au bout de la ligne, et qui subissent les conséquences » dénonce le secrétaire régional CFDT cheminots.

Au final, les cheminots « se sentent déconsidérés et le climat de travail devient très pesant en ce moment ».  


 
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