La France a atteint le seuil élevé de risque contre la grippe aviaire. En cause, sa proximité avec la Suisse et l'Allemagne, où le virus s'est déclaré. Pour éviter de connaître une crise d'ampleur, les éleveurs de la région ont redoublé de vigilance.
Changement de tenue, pédiluve, entrée unique. A Westrehem, dans l’élevage de volailles de Luc et Adrien Desbuquois, on prend toutes les précautions. Depuis jeudi, le poulailler est devenu un coffre-fort.
Pour les producteurs de volaille, l'enjeu est essentiel : il faut préserver ses bêtes, à l'approche des fêtes de fin d'année.
La crainte des autorités françaises? Que des oiseaux sauvages migrateurs porteurs du virus ne l'importent là où ils font halte. D'où des mesures de confinement pour les élevages de volailles situées dans des zones humides, notamment au niveau de leur nourriture et abreuvoirs.
Un enjeu économique
Comme chaque année, le péril économique est d'autant plus redouté que les oiseaux effectuent leur grande migration juste avant les fêtes, période cruciale pour les éleveurs de volailles et producteurs de foie gras. Des professionnels anxieux et pour cause : fin novembre 2015, la réapparition d’un cas de H5N1 dans un élevage de Dordogne avait entraîné de grandes pertes.Les autorités françaises souhaitent à tout prix éviter une nouvelle crise de même envergure, avec des mesures préventives.
"Le relèvement du niveau de risque vise surtout à alerter l'ensemble des acteurs, de manière à ce que l'ensemble des mesures de précaution puissent être prises"- Ministère de l'Agriculture
La véritable crainte des producteurs: ne pas pouvoir reprendre l'exportation vers les pays hors Union Européenne à partir de décembre, comme ils l'espéraient initialement.
La France a en effet perdu son statut de pays "indemne" vis-à-vis de la grippe aviaire, qu'elle est censée retrouver dans un délai de trois mois après la fin des opérations de nettoyage et de désinfection des derniers foyers. L'apparition d'un seul nouveau cas d'infection la ramènerait à la case départ.