Dans les Hauts-de-France, 2 889 694 personnes ont reçu une première dose et 1 621 483 personnes sont complétement vaccinées. Mais ces derniers jours, la cadence ralentit. Les autorités sanitaires s'en inquiètent et craignent la progression du variant Delta. On fait le point sur la situation.
La campagne de vaccination se poursuit dans les Hauts-de-France. 2 889 694 personnes ont reçu une première dose et 1 621 483 personnes sont totalement vaccinées. C'est donc près d’1 habitant de la région sur 2 qui est pleinement immunisé selon les chiffres de Santé publique France, au 21 juin.
Derrière ces chiffres, la campagne d'injections marque le pas. Un léger ralentissement qui suscite l'inquiétude des autorités sanitaires alors que le variant Delta progresse en France.
Quelle est la situation de l'épidémie de Covid-19 et de la vaccination dans les Hauts-de-France ? On fait le point.
La vaccination ralentit, l'ARS presse les habitants
Avec l'été qui approche et l'épidémie qui recule, la vaccination n'est-elle plus une priorité ? Le nombre hebdomadaire de primo vaccinés est passé de 174 238 sur la première semaine de juin à 106 112 sur la troisième semaine de juin. L'ARS confirme cette baisse dans un communiqué publié jeudi 24 juin : "la répartition entre premières et secondes injections s’est inversée ces derniers jours avec 37 % de primo injections la semaine passée, contre 65 % la première semaine de juin."
C'est pourquoi, par la voix de son directeur, le Professeur Benoit Vallet, l'ARS presse les habitants à recevoir leur première injection. "Pour éviter une nouvelle vague liée notamment au variant Delta, l'ARS appelle les habitants de la région à continuer à se faire vacciner massivement et rapidement. En particulier les personnes qui prévoient de se faire vacciner dans les prochaines semaines ou mois à le faire sans attendre, afin d’obtenir l’immunité collective le plus rapidement possible."
Des créneaux de primo injections restent disponibles chaque jour dans toute la région. Pour connaître les disponibilités près de chez vous, rendez-vous sur les sites Sante.fr et Vite ma dose.
Le variant Delta (indien) inquiète, mais reste peu présent dans la région
Si l'ARS sollicite les indécis et les retardataires, c'est que le variant Delta (ou indien) prospère dans le monde et en Europe, notamment au Royaume-Uni, où l'épidémie repart chez les jeunes encore non vaccinés ou n'ayant reçu qu'une dose. En France, le ministère des solidarités et de la santé estime que ce variant Delta représenterait aujourd’hui environ 10 % des contaminations. Dans le département des Landes, le premier à repasser au-dessus du seuil d'alerte des 50 cas pour 100 000 habitants, ce variant est suivi de près par les autorités.
Qu'en est-il dans les Hauts-de-France ? "Des premiers foyers de contamination apparaissent dans la région, dans des environnements familiaux ou en collectivité", alerte l'ARS.
"Je pense qu'il y a un affolement", relativise le chercheur lillois Philippe Froguel. Pour lui, la présence de ce variant Delta dans la région est moins importante que les chiffres communiqués par les autorités sanitaires. "Seulement 4 "échantillons indiens delta sur 300 dans les Hauts-de-France : bonne nouvelle.", a tweeté le médecin jeudi 24 juin, après les analyses de son laboratoire au CHU de lille. "Cela représente 1 % de variant indien, ce qui est beaucoup moins que les annonces du gouvernement, explique-t-il. Je pense qu'il se trompe." Il évoque des "tests de criblage PCR de mauvaise qualité, fait trop vite par des laboratoires privés".
Seulement 4 echantillons indiens delta sur 300 dans @hautsdefrance : bonne nouvelle. Je pense que les chiffres du gouv sont faux il n y a probablement pas encore 10% de variants delta partout en ??et les PCR de criblage sont foireuses. Ceci explique le R qui reste bas sauf Landes pic.twitter.com/NmM20tqmqH
— Philippe Froguel (@philippefroguel) June 24, 2021
Si la situation en Hauts-de-France "n'est pas dramatique pour le moment", estime Philippe Froguel, ce dernier exhorte lui aussi les citoyens à aller se faire vacciner le plus vite possible. "Aujourd'hui, on a encore du répit, dit-il. Il faut que les gens se ruent dans les centres de vaccination, c'est le moment idéal. Après ça va douiller." Il rappelle que ce variant est plus contagieux et qu'il sera inéluctablement majoritaire dans les semaines à venir.
Par ailleurs, l'ARS rassure concernant l'efficacité des vaccins sur ce variant : "Des études menées au Royaume-Uni ont montré une efficacité vaccinale de près de 90 % contre les formes graves liées au variant Delta après deux injections."
Hospitalisation et taux d'incidence en baisse
Les hospitalisations et admissions en soins critiques pour Covid-19 continuent de baisser dans les Hauts-de-France : moins de 1 300 personnes sont hospitalisées au 24 juin, dont 195 admis en soins critiques. Soit une diminution de 18 % des admissions en soins critiques sur la dernière semaine.
Le taux d'incidence dans la région continue également de fléchir et reste légèrement en-dessous de la moyenne nationale. Au 22 juin, on comptait 19 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants des Hauts-de-France contre 29 cas une semaine plus tôt.
Des chiffres épidémiologiques au beau fixe, jusqu'ici à l'abri des effets du variant Delta.