La vaccination dans les Hauts-de-France se poursuit entre l'espoir suscité par l'ouverture de nouveaux centres de vaccination et la défiance générée par le vaccin AstraZeneca.
Donne-nous notre vaccin quotidien. Ce pourrait être la demande entendue dans les églises lors de ce week-end pascal, alors que le pays, et les Hauts-de-France depuis le samedi 20 mars, entre dans un nouveau confinement. La sortie de celui-ci reste conditionnée au bon développement de la vaccination dans le pays.
A ce titre, les signaux aperçus ce week-end n'incitent pas à l'optimisme. Plusieurs incidents ont été rapportés à Calais, Boulogne-sur-Mer ou encore Gravelines lors desquels plusieurs personnes ont refusé de se faire vacciner avec le vaccin AstraZeneca. Ce samedi 3 avril, au Forum Gambetta, selon la maire de la ville, Natacha Bouchart, 550 doses du vaccin anglo-suédois n'ont pas trouvé preneur alors que celles de son concurrent Pfizer au nombre de 560 ont, elles, bel et bien été injectées. Les doses restantes n'ont pas été jetées mais remises au placard en attendant des Français plus conciliants.
Depuis plusieurs semaines, et la découverte de quelques cas de thromboses en lien avec le vaccin AstraZeneca, celui-ci est devenu hautement impopulaire. "Je dis aux gens qu'il faut aller se faire vacciner, sans réfléchir. Pfizer ou AstraZeneca, c'est la même chose", martèle Natacha Bouchart.
Pas de vaccinodrome dans les Hauts-de-France ?
Plus en phase avec les désirs du gouvernement, ce mardi 6 avril, ouvrent dans l'ensemble du pays plusieurs vaccinodromes. Dans les Hauts-de-France, ce type de structures n'existe pas, sémantiquement parlant, pour l'instant. En effet, le critère établi par le ministère de la Santé, selon le JDD, pour qu'un centre de vaccination soit qualifié comme tel préconise que celui-ci vaccine à hauteur de 1.000 personnes par jour, au moins. "Aucun des 159 centres de vaccination de la région n'atteint cette jauge dans la région pour l'instant", explique l'ARS de la région.
Pour autant, de nouveaux centres de vaccination importants ont bien ouvert ce mardi 6 avril comme par exemple le Zénith de Lille qui devrait, dès la première semaine, injecter 650 doses par jour, avant de monter à 1300 par jour en fonction des approvisionnements. Au vélodrome couvert de Roubaix, la jauge de 1.000 injections par jour pourrait également être franchie. En revanche, alors que le stade de France, celui de l'OL et l'OM à Lyon et Marseille, ont été transformés en vaccinodrome, il n'y a, pour l'instant, aucun projet connu en ce sens au stade Pierre-Mauroy de Lille.
Qui peut m’expliquer pourquoi les Hauts de France n’auront pas de vaccinodrome XXL alors que nous sommes l’une des régions les plus touchées ? Encore une aberration de la politique gouvernementale. pic.twitter.com/niXK895lOg
— Daniel Fasquelle (@DFasquelle) April 5, 2021
Vitemadose, l'outil pour dénicher des rendez-vous non pourvus
Que ce soit dans un vaccinodrome, dans une pharmacie ou un centre de vaccination, trouver un rendez-vous disponible est parfois compliqué pour les personnes éligibles. Un outil gratuit a récemment été mis en ligne, appelé Vitemadose, et permet de visualiser, en fonction du département choisi, les rendez-vous qu'il reste à pourvoir dans une zone géographiquement proche. Vitemadose compile sur une seule plateforme les créneaux disponibles issus de Doctolib, Keldoc, Ordoclic, etc. Ce site est mis à jour très régulièrement. Par exemple, à l'heure où nous écrivons ces lignes, dans l'Oise, deux rendez-vous sont disponibles dans une pharmacie de Chambly et un centre de vaccination de Clermont pour la fin du mois d'avril.
? Vous êtes éligible à la vaccination mais avez du mal à trouver une dose ? Découvrez Vite Ma Dose ! Ce nouvel outil détecte automatiquement le prochain RDV disponible dans votre département sur Doctolib. ? https://t.co/oDeqhqo5Kt
— Vite Ma Dose de Vaccin ! (officiel) (@ViteMaDose_off) April 3, 2021
20.000 à 30.000 injections quotidiennes dans les Hauts-de-France
Evidemment, seules les personnes éligibles à la vaccination peuvent y avoir accès. Pour rappel, pour l'instant, cela concerne toutes les personnes de plus de 70 ans. Pour avoir le droit entre 50 et 70 ans, il faut être porteur d'une comorbidité. La liste de celles-ci est disponible sur santé.fr. Cette stratégie conduit à injecter en moyenne 20.000 à 30.000 doses tous les jours dans la région. Le chiffre symbolique du million de doses injectées a été dépassé entre le 31 mars et le 1er. Ce qui ne veut pas dire qu'un million de personnes ont été entièrement vaccinées puisque les vaccins pour l'instant disponibles nécessitent deux doses.
C'est d'ailleurs parce qu'il n'a besoin que d'une seule dose pour être efficace que le vaccin Janssen, qui devrait être livré en Europe à partir du 19 avril, est porteur d'espoirs. Les autorités comptent sur lui pour faire décoller réellement la vaccination. Comme l'a rappelé Olivier Véran, le ministre de la Santé, au journal de TF1 le lundi 5 avril, "le pays n’a aucun enjeu de logistique, mais de livraison de vaccins".