Xavier Bertrand est à la tête de la région depuis le 4 janvier 2016. L'emploi était son principal thème de campagne. Avec ses 6 millions d'habitants les Hauts-de-France ont le plus fort taux de chômage de France métropolitaine avec 12% de chômeurs.
Dès le 25 octobre 2015, le futur président des Hauts-de-France promettait : "je m'engage à ce que au 1er septembre 2016, nous ayons redonné un travail à 60 000 chômeurs". Deux mois plus tard, en décembre, il déclarait : "Il y a actuellement 120 000 offres d'emplois non-pourvues dans la région". Et de citer en exemple "500 postes de boucher sont à pourvoir dans la région".
Un engagement pas vraiment tenu
Alors Xavier Bertrand a-t-il atteint son objectif ? Lui qui disait encore en septembre 2016 : "l'emploi me prend 85% de mon temps".
En octobre 2016, le patron de l'exécutif régional admettait son erreur : "L'engagement que j'avais pris n'a pas été tenu à 100%. Environ 50 000 demandeurs d'emploi ont retrouvé une activité grâce à la région : 40% sont partis en formation et 60% ont décroché un contrat de travail."
En réalité, si Xavier Bertrand reconnaît qu'au total 230 000 personnes ont trouvé un emploi en 2016 dans la région, le mérite n'en revient pas uniquement à la région selon lui. "Afficher cet objectif (ndlr : redonner un travail à 60 000 chômeurs) était une erreur. Désormais je ne donnerai plus de chiffres", a-t-il alors déclaré dans l'hebdomadaire l'Express le 14 décembre 2016 dernier.
Pierre-Guillaume Creignoun et Thibaut Ledez
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©France 3 Picardie
Mais le nouveau Conseil Régional n'a pas pour autant abandonné sa promesse de combattre le chômage dans la région. Plusieurs mesures ont été mises en place dans ce sens.
Proch'emploi, symbole de l'action régionale contre le chômage
D'abord, Proch'emploi, la vitrine, la carte de visite, le "bébé" de Xavier Bertrand. Ce dispositif, mis en place en janvier 2016 à grand renfort médiatique, n'est rien d'autre qu'une plate-forme pour l'emploi directement gérée par des agents régionaux. Les demandeurs d'emploi des Hauts-de-France appellent un nouveau vert. Ils sont recontactés dans les 15 jours avec une proposition adaptée. Le but de cette opération est de raccourcir le chemin de l'emploi.
Selon le Conseil régional, 300 entreprises sont entrées dans le dispositif Proch'emploi un an après sa création. La Région indique qu'"en six mois, plus de 7000 personnes ont contacté [Proch'emploi] et ont été reçues en entretien afin de définir et préciser leurs recherches d'emploi et de formation". Mais le bilan au 14 décembre 2016 est beaucoup plus décevant : Proch'emploi a permis à seulement 2774 personnes de retrouver une activité, 85% par un emploi, 15% par une formation.
L'aide aux entreprises locales qui embauchent
"Je ferai voter par le Conseil régional la prise en charge par la Région d'un quart des cotisations patronales pour tout emploi nouveau jusqu'à 1,6 SMIC dans les entreprises de moins de 250 salariés". Cette subvention a été votée le 28 janvier 2016. La Région va ainsi consacrer 40 millions d'euros à cette expérimentation. Une somme qui pourrait permettre de financer 30 000 nouveaux emplois.
Des aides ont également été allouées aux entreprises locales qui créent des emplois ou qui maintiennent des emplois. Ainsi, une avance remboursable de 600 000 euros a été accordée au repreneur des dentelleries de Calais Desseilles (le groupe Yongshen). Les 77 salariés ont pu garder leur emploi. Le repreneur de l'entreprise Codentel (le groupe Holesco) basée à Caudry a lui aussi bénéficié d'une avance remboursable de 400 000 euros. Pour dynamiser Uni Packaging basée à Averdoingt, dans le Pas-de-Calais, une autre avance remboursable d'un million d'euros a été débloquée.
Le Conseil régional a par ailleurs accordé un financement de 150 000 euros pour accompagner Soup'Idéale, PME basée à Feuchy, dans le Pas-de-Calais, tandis que l'entreprise Audace a reçu 240.000 euros pour soutenir son développement économique et la création d'emploi.
Un fonds d'investissement a été voté pour l'entreprise Entrecycle qui envisage d'implanter une unité de production dans l'ancien site industriel d'Arc international à Blaringhem dans les 5 ans. Ce qui représente la création de 250 emplois à temps plein.