Selon une étude réalisée par Santé Publique France, la région Hauts-de-France enregistre l'un des plus forts taux de suicide en 2015 et se classe même au premier rang en terme d'hospitalisation pour tentatives de suicide.
Selon des chiffres dévoilés mardi lors de la journée nationale de la prévention du suicide, la région des Hauts-de-France se situe parmi les régions du quart nord-ouest, les plus fortement touchées avec une mortalité suicidaire supérieure de 30% à la mortalité suicidaire nationale.
En 2015, il y a eu 8.948 décès par suicide en France métropolitaine, rappelle l'agence sanitaire en citant les données du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc-Inserm) #AFP pic.twitter.com/LoSrYn82Af
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Au total, en 2015, 1 051 suicides de personnes résidant dans les Hauts-de-France ont été recensés dont 80% étaient des hommes. Entre 2013 et 2015, tous sexes confondus, il s'agit principalement de personnes âgées entre 45 et 49 ans.
Au niveau géographique, c'est le département du Pas-de-Calais qui enregistre le taux de mortalité le plus élevé.
Le plus fort taux de tentative dans la Somme
Par ailleurs, la région Hauts-de-France se trouve au premier rang des régions en terme de tentatives de suicide.
Selon l'ARS, 1 habitant sur 10 déclare avoir fait une tentative de suicide au cours de sa vie, contre 7% au niveau national. 1 sur 20 déclare avoir eu des pensées suicidaires dans les 12 mois précédents.
Suicides : la Bretagne et tout le quart nord-ouest en première ligne, selon des chiffres dévoilés aujourd'hui, lors de la journée nationale de la prévention du suicide https://t.co/YsTcUCVIMD par @polriKr #AFP pic.twitter.com/2cb9yBqHUr
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En 2017, le taux d'hospitalisation pour tentative de suicide, tous sexes confondus, enregistré dans les Hauts-de-France était supérieur de près de 80% au taux national. Cette fois-ci, cela concerne majoritairement des jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans.
"Une des hypothèses explicatives peut-être la différence des rôles et des positions sociales selon le sexe" indique l'agence nationale de santé publique.
Au niveau géographique, globalement, c'est le département de la Somme où le taux est le plus élevé.
Les facteurs
L'agence nationale de santé publique a analysé les facteurs associés aux conduites suicidaires.
"Certains profils de population semblent plus enclins aux pensées suicidaires ou aux tentatives de suicide : c'est le cas notamment de facteurs socio-économiques tels que vivre seul, être au chômage ou sans activité", explique-t-elle.
Journée nationale de prévention du #suicide : Santé publique France publie dans un numéro thématique du BEH les dernières données épidémiologiques sur le suicide et les tentatives de suicide ⤵️ https://t.co/WlStXyyNrD
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Il peut s'agir aussi de nombreux éléments de vie négatifs : perte d'un être cher, climat familial compliqué, violences, antécédents de troubles mentaux, état dépressif caractérisé.
Les politiques de prévention déployées
La situation tend toutefois à s'améliorer depuis 10 ans. Le taux de mortalité par suicide a notamment diminué de 20% entre 2000 et 2015.
Les pensées suicidaires ont diminué entre 2005 et 2010, ainsi que le taux d'hospitalisation pour tentatives de suicide.
L'ARS explique cette diminution par les politiques de prévention déployées, comme le dispositif VigilanS lancé dans le Nord et le Pas-de-Calais.
"Cette innovation de l’ARS et du CHU de Lille a fortement contribué à une diminution globale des conduites suicidaires et des récidives", affirme l'ARS.
VigilanS devrait être étendu aux autres départements de la région (Aisne, Somme, Oise) en démarrant par le Centre Hospitalier de Saint-Quentin.