Ce 5 février est la journée nationale pour la prévention du suicide. Avec 729 décès en 2015 et environ 6.700 hospitalisations par an ces dix dernières années, la Bretagne reste la région française la plus touchée par les conduites suicidaires.
À l’occasion de la journée nationale pour la prévention du suicide du 5 février, Santé publique France dresse dans toutes les régions métropolitaines et ultra-marines un état des lieux détaillé des suicides, des tentatives de suicide ayant donné lieu à un passage aux urgences et/ou à une hospitalisation et des conduites suicidaires déclarées en population générale.
La Bretagne est la région la plus touchée par le phénomène. En 2015, on recensait 24,7 suicides pour 100.000 habitants. Au total, 729 décès par suicide en Bretagne cette année-là.
Cependant, comme à l'échelle du pays, ce taux baisse sensiblement depuis quelques années. Entre 2000 et 2015, il a varié de 29,9 à 24,7 pour 100.000 habitants en Bretagne.
Hospitalisations : une majorité de femmes
Les conduites suicidaires touchent de manière hétérogène les départements bretons avec les Côtes-d’Armor particulièrement affectées en termes de mortalité par suicide et hospitalisation pour tentative de suicide. On y recense environ 278 cas d'hospitalisation pour 100.000 habitants. À l'inverse le département le moins touché est l'Ille-et-Vilaine avec 183 cas pour 100.000 habitants.Avec un taux d’hospitalisation standardisé pour tentative de suicide de 212,7 pour 100.000 habitants en 2017, la région Bretagne se situait au-dessus du taux national (148 pour 100.000 habitants). Avec la Normandie, les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté, elle présentait l’un des plus importants différentiels par rapport au taux national (plus de 20%).
Le taux d'hospitalisation présentait une tendance à la baisse comme au niveau national.
Les pensées suicidaires touchent toutes les tranches d'âges
Après avoir diminué entre 2005 et 2010, les prévalences des pensées suicidaires ont significativement réaugmenté depuis 2010.En 2017, 5,1% des adultes âgés de 18 à 75 ans interrogés en Bretagne déclaraient avoir eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois (soit environ 117.000 personnes), et 7,4% déclaraient avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie.
Selon les résultats des analyses nationales, vivre seul et/ou être au chômage ou inactif seraient des facteurs aggravant vers la pensée suicidaire. En revanche, le fait d'être diplômé ou des revenus supérieurs à la moyenne éloigneraient des idées noires.
Fumer et boire de l'alcool quotidiennement sembleraient aussi entraîner plus facile le consommateur vers les idées suicidaires.
Enfin, la prévalence des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois est plus importante chez les 25-75 ans. Mais les tentatives de suicides sont plus fortes chez les 18-54 ans.