Un des acquittés de l'affaire d'Outreau, qui avait passé 30 mois en détention, Daniel Legrand, est décédé à 59 ans.
Un des acquittés du premier procès de pédophilie d'Outreau, qui avait passé 30 mois en détention, l'ouvrier Daniel Legrand père, est décédé lundi à 59 ans à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), selon un avis nécrologique publié mardi dans la presse locale.
M. Legrand, père de Daniel Legrand, qui lui, avait été acquitté à l'issue du procès en appel, est décédé de maladie, selon des proches. Il avait repris son travail dans une entreprise locale de constructions métalliques après son acquittement en 2004, mais avait pris depuis sa retraite. "C'était un ouvrier modèle, très présent et courageux, qui était tombé dans une sale histoire. Ce qui lui avait été reproché ne correspondait ni à sa personnalité ni à son image", a déclaré le patron de son entreprise de constructions métalliques Reynold Delattre à un correspondant de l'AFP.
"Lors du procès, la vérité a éclaté et nous l'avons immédiatement réintégré", a souligné M. Reynold. Daniel Legrand père avait été arrêté le 16 novembre 2001, accusé de mettre à disposition des enfants pour un réseau pédophile et il était resté détenu jusqu'à son procès à Saint-Omer, devant la cour d'assises du Pas-de-Calais en mai 2004. Pendant l'enquête, on l'avait même accusé de tenir clandestinement un sex shop en Belgique.
Dès le début des débats à Saint-Omer, les affirmations de l'accusation concernant son train de vie supposé s'étaient heurtées à des invraisemblances criantes. Un des 18 accusés de l'affaire d'Outreau ayant mené à un fiasco judiciaire, Daniel Legrand avait fait partie des sept acquittés à l'issue des débats en première instance et il avait été libéré le 27 mai 2004. Six des condamnés à Saint-Omer - dont son fils - avaient ensuite été acquittés en appel à Paris en décembre 2005.
Une des personnes mises en examen était décédée en prison et les quatre autres avaient accepté leur condamnation pour des actes pédophiles. Trois de ces derniers ont depuis fait l'objet d'une libération conditionnelle et seul Thierry Delay, condamné à 20 ans de réclusion, se trouve toujours en prison.