Le parquet a demandé aux juges d'obliger les parents de Daemon à changer le prénom de leur bébé.
Le parquet a demandé ce jeudi au juge des affaires familiales de Cambrai d'obliger les parents de Daemon à changer le prénom de leur enfant.
Une conciliation a été tentée. En vain. Les parents de Daemon ont notamment proposé de l'appeler Damon au lieu de Daemon. Cela n'a pas suffi à convaincre le parquet.
L'avocat des parents a lui, apporté la preuve qu'un autre Daemon existait bien à Lens. Les parents de Daemon, ne comprennent toujours pas pourquoi "tant d'histoires pour un simple prénom". Le jugement a été mis en délibéré au 12 janvier prochain.
Daemon, c'est le nom d'un personnage de la série "Vampire Diaries", diffusé sur TF1. Et c'est le prénom d'un petit garçon né le 3 novembre dernier chez Les Défontaine, habitants de Busigny, près de Cambrai.
Daemon, un prénom original, qui en latin, signifie démon et qui a interpellé la justice qui pourrait le juger "contraire aux intérêts de l'enfant". Le Code civil, art.57, précise que «lorsque ces prénoms ou l'un d'eux, seul ou associé aux autres prénoms ou au nom, lui paraissent contraires à l'intérêt de l'enfant (...), l'officier de l'état civil en avise sans délai le procureur de la République. Celui-ci peut saisir le juge aux affaires familiales». C'est le responsable de l'état-civil du cateau-Cambrésis quia signalé le "cas Daemon" au procureur de Cambrai.
Damon Salvatore, personnage de la série "Vampire Diaries" diffusé sur TF1. (Capture d'écran)
Les parents de Dameon, interrogés par de nombreux médias ne souhaitent pas changer le prénom de leur enfant, ce qu'ils ont répété devant le tribunaL. "Nous, nous ne comprenons pas qu'on nous cherche des poux, alors qu'un autre petit Daemon, est né en France, en 2010, et personne n'a rien dit", se défend Blandine Défontaine, la maman de Daemon dans Le Parisien. Un prêtre qu'elle a consulté lui aurait même affirmé que le prénom de Daemon n'était pas un obstacle pour un baptême à l'église.
Une pétition circule sur Internet. Déjà 3000 signatures pour que Daemon puisse garder son prénom.
Mégane Renaud
Cette affaire rappelle à certains égards l'affaire Mégane Renaud en 2000 à Nantes. Le tribunal des affaires familiales avait alors jugé que ce prénom associé à ce nom pouvait porter préjudice à l'enfant.
La cour avait finalement estimé que «le prénom Mégane ne pouvait être en lui-même contraire à l'intérêt de l'enfant» car, «jusqu'à son entrée à l'école primaire, seuls les adultes pourraient avoir conscience du caractère éventuellement comique de l'association du prénom et du nom». Mégane Renaud s'appelle toujours mégane Renaud.