300.000 personnes étaient à la parade hier soir ont annoncé aujourd'hui plusieurs médias
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Etranges créatures volantes, géant ébouriffé, fantômes et monstres ont envahi les rues de Lille en musique samedi soir pour une parade survoltée marquant le coup d'envoi de "Fantastic", plus de trois mois de manifestations culturelles qui plongeront la ville dans un univers imaginaire.
Yann Fossurier et Marie-Noëlle Grimaldi
Vers 20H20, une pétarade résonne, véritable feu d'artifice sonore, accompagnée des sifflements assourdissants de fusées. Le cortège s'ébranle du quai du Wault et entame une marche au rythme des percussions et des cuivres des fanfares, remontant la rue Nationale noire de monde en direction de la Grand-Place, dans une ambiance délurée.
"C'est une belle occasion de faire la fête entre amis", se réjouit Tiffany, une enseignante trentenaire, se frottant l'oreille endolorie par le bruit. "Il y a beaucoup d'animations aériennes, c'est toujours magique".
En tête de parade dominent les huit mètres de "Surrational", le géant échevelé à tête rouge et au corps rebondi jaune du plasticien américain Nick Cave, père de la mascotte de "Fantastic", un invraisemblable lapin à fourrure rose qui tient plus du yéti que du mammifère rongeur.
Derrière suivent les gonflables des Plasticiens volants, drôles de créatures manipulées depuis le sol: dragon multicolore laissant s'échapper un serpent de sa bouche béante, insecte vert fleurtant avec des planètes aussi grandes que lui, serpent aux dents acérées, têtes à multiples faces et têtards éthérés jouent avec le vent et survolent le public -plusieurs dizaines de milliers de personnes au moins- pour créer un monde onirique.
"Le dragon est impressionnant. Ca me fait plonger dans un univers féerique", explique Anne-Sophie, 40 ans, venue spécialement de Dunkerque en famille pour l'occasion.
Sur la Grand-Place, des mannequins fantômes verts, roses, jaunes et bleus, habillés par le couturier français Jean-Charles de Castelbajac, défilent le visage couvert d'une tête de mort sur un immense podium monté autour de la Colonne de la déesse, les pas cadencés par les rythmes électro du DJ Mr Nô. La foule, protégée de la pluie drue par des parapluies, hurle de joie.
Depuis les succès populaires de "Lille, Capitale européenne de la culture 2004", "Bombaysers" (2006) et "Europe XXL" (2009), la métropole nordiste s'est fait une spécialité des grandes parades pour inaugurer ses fêtes thématiques. "C'est un événement marquant pour Lille", insiste Olivier, un directeur artistique de 55 ans qui a endossé une tunique bleu vif conçue par Castelbajac et vendue au public pour 2 euros. "Cela fait beaucoup de bien à la ville. Cela reste de la culture très populaire, très accessible".
Pendant ce temps, le cortège poursuit son chemin par la rue Faidherbe, rebaptisée "Rambla". Il passe sous la voûte stellaire du belge François Schuiten, sans s'effrayer des gargouilles des temps modernes qui habitent ce chemin d'arabesques lumineuses, multicolores et féeriques de plus de 200 mètres de long et 10 mètres de large partiellement achevé.
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Pour clore le défilé, l'Orchestre national de Lille joue Bizet, Prokofiev, Stravinsky et Ravel dans une atmosphère surréaliste, ponctuée des détonations de feux d'artifices, sur l'esplanade François Mitterrand, à côté de la gare TGV Lille Europe.
La fête devait se poursuivre jusqu'à tard dans la nuit à quelques centaines de mètres de là, sur la Grand-Place transformée en énorme piste de danse animée par APM001.
Lille et sa métropole resteront plongés dans cet univers surnaturel jusqu'au 13 janvier, avec plus de 800 expositions, installations de rue, spectacles, concerts, films, pièces de théâtre, danses, conférences, etc. au programme.
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