"Jungle" de Calais : des associations ont compté 5000 migrants, "Faux" répond Cazeneuve

Près de 5000 migrants vivent actuellement dans la "Jungle" de Calais et sa partie limitrophe, ont affirmé mardi deux associations, un chiffre qualifié de "fantaisiste" par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve qui a parlé de "3500 personnes".

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D'après le recensement effectué par 14 bénévoles de l'Auberge des migrants et de l'ONG britannique Help Refugees entre le 29 mars et le 5 avril, 4.946 personnes sont à présent concentrées dans le camp, dont 3.376 dans la "Jungle" et les tentes bleues de la sécurité civile, 1.400 personnes dans les bungalows du Centre d'accueil provisoire (CAP) et 170 femmes et enfants dans le centre d'accueil de jour Jules-Ferry.

"Cette concentration des gens qui ont déménagé de la partie sud au nord du camp est significative de la politique des autorités: le démantèlement n'était qu'un coup d'épée dans l'eau", a estimé auprès de l'AFP le président de l'Auberge des migrants, Christian Salomé. Le démantèlement de la zone sud s'est achevé mi-février.

"Ces chiffres sont faux"

"Ces chiffres sont faux", a répliqué M. Cazeneuve lors d'une audition devant une commission parlementaire, en souhaitant que "sur ce sujet les manipulations s'arrêtent". A Calais le nombre de migrants est passé "de 6000 en octobre à 3500 aujourd'hui" après un comptage "fait par la police de l'air et des frontières". La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, avait déjà démenti ces chiffres en précisant qu'un comptage "à l'unité près" réalisé le 21 mars avait abouti à une population totale de 3513 personnes : 1639 personnes dans la zone nord et 1874 vivant à l'abri au CAP, à Jules-Ferry et sous les tentes de la sécurité civile.
Le ministre a assuré vouloir "renforcer les structures collectives et les lieux de vie", ensuite "humaniser l'habitat" car "ceux qui ne sont pas dans le Centre d'accueil provisoire ont vocation à être accueillis dans des structures qui ne sont pas des structures de fortune". Le but est que, "à mesure que les personnes partent" pour des centres d'asile, "on puisse démonter ces structures", a-t-il ajouté, en précisant qu'il fallait aussi "continuer l'accueil en Centre d'accueil et d'orientation (CAO)" pour éviter d'organiser "un point de convergence et de concentration à Calais et Grande-Synthe".


3250 migrants ont quitté le camp depuis octobre

La préfecture n'a jamais mentionné de projet de démantèlement de la partie nord de la "Jungle", déclarant seulement vouloir "poursuivre" les contacts avec les migrants pour les convaincre de quitter ce camp. Interrogé sur un tel projet, M. Salomé s'est dit circonspect : "Le mois dernier, M. Cazeneuve nous avait dit que rien ne se ferait avant deux mois. Depuis, nous n'avons pas eu de nouvelles".

Les 122 CAO ouverts dans 72 départements "ont permis de sortir 3250 personnes de Calais depuis le mois d'octobre", a par ailleurs dit le ministre. En ce qui concerne les mineurs non accompagnés et cherchant à rejoindre un parent en Grande-Bretagne, M. Cazeneuve a assuré qu'"à force de dialogue une dynamique est enclenchée" avec Londres. "Une vingtaine de dossiers ont abouti et plusieurs dizaines sont à l'examen", a-t-il ajouté, en rappelant que le comptage réalisé lors du démantèlement de la zone sud avait fait état de 326 enfants isolés sur la "Jungle" -- dont "57% de moins de 15 ans".
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