Les dernières cabanes de la zone sud de la "Jungle" de Calais ont été enlevées. Un démantélement observé avec soulagement mais aussi inquiétude par les commerçants. Car c'est toute une économie qui risque de disparaître.
La zone sud de la "Jungle" est ce soir un immense terrain vague, jonché de débris divers. Elle n'abrite plus que quelques "lieux de vie", que la préfecture s'était engagée à préserver. Sur cette zone de près de 8 hectares, vivait auparavant environ un millier de personnes selon la préfecture. Et déjà, les associations s'inquiètent de la suite des événements. Dans un communiqué, elles jugent aujourd'hui qu'un démantèlement de la partie nord, qui se recompose peu à peu, "serait inacceptable."
Des commerçants soulagés mais ...
Du côté des commerçants, à qui la pression migratoire a causé beaucoup de difficultés, on est partagé.L'association a construit près de 1300 abris dans la jungle. Et, avec l'achat de nourriture et de certains vêtements, la facture s'est élevée à jusqu'à 135 000 euros par mois. " Cela permet d'équilibrer les comptes chez certains artisans. On est déjà en état de catastrophe. Si demain ils s'en vont, ça va être pire." craint Marie-José Orlof élue à la Chambre de Métiers et de l'Artisanat.
Un faible espoir d'un retour rapide des touristes
L'hôtellerie des environs a aussi bénéficié de la venue de cette clientèle inhabituelle. Avec le démantèlement de la jungle, c'est toute cette économie qui risque de disparaître. " C'est un soulagement.de penser que le problème va diminuer reconnait Pierre Nouchi Hôtelier-restaurateur et président de l'UMIH de Calais. Mais on se dit que la fréquentation va diminuer dans les hôtels et les restaurants. Est- ce que le touriste sera là en remplacement tout de suite ? Je n'y crois pas."L'été dernier, les Anglais notamment avaient boudé le Calaisis. On a observé une baisse de fréquentation de 17% de fréquentation à l'office du tourisme. Le territoire va devoir redorer son image.