Les neuf Iraniens qui s'étaient cousu la bouche et qui étaient en grève de la faim depuis le 2 mars en signe de protestation contre le démantèlement d'une partie de la "Jungle" de Calais ont décidé d'arrêter leur mouvement vendredi.
Après que leur avocate, Me Orsane Broissin, a lu un communiqué expliquant leur situation, les Iraniens qui refusaient de s'alimenter sont sortis de la cabane du "Centre d'information" pour se faire découdre la bouche, l'air très affaibli. Ils se sont ensuite fait mettre un pansement sur la bouche, avant d'être pris en charge par des bénévoles de MSF. "Nous avons décidé de mettre fin à notre grève de la faim (...) par respect pour ceux qui nous soutiennent, qui sont inquiets pour notre bien-être, ainsi que comme preuve de confiance dans les intentions de l'Etat de nous protéger et d'améliorer les conditions de vie des habitants de la zone Nord du bidonville", a déclaré en leur nom l'avocate, lisant le communiqué.
Satisfaits par les propositions de l'Etat
Dans ce texte, les grévistes de la faim considèrent que les propositions de l'Etat sur l'amélioration des conditions de vie des migrants dans la partie nord de la "Jungle" s'apparentent à "une victoire". Les travaux de démantèlement de la partie sud, sur laquelle vivaient entre 800 et 3 050 migrants selon les sources, ont pris fin la semaine dernière. Les Iraniens se félicitent donc que l'Etat se soit engagé "à améliorer les conditions de vie régnant (dans la partie nord), notamment en matière de sécurité, d'accès aux soins, d'accès au droit, d'assistance pour les personnes vulnérables, notamment les mineurs, d'accès à l'eau potable et la construction d'une route pavée afin de permettre aux services d'urgence d'entrer dans le camp".Ils exhortent cependant les autorités "à respecter ces engagements" et à "rompre avec la pratique d'annonces politiciennes" auxquelles elles "nous ont tristement habitués". Dans le communiqué, les grévistes expliquent également que leur action visait à "attirer l'attention sur les problèmes des demandeurs d'asile de la "Jungle"", estimant y être "parvenus".