La cigogne égarée sur le parking d'un supermarché près d'Amiens relâchée dans le parc du Marquenterre

Fin septembre, une cigogne blanche est repérée au sud d'Amiens. Visiblement affaibli, l'oiseau est pris en charge par Picardie nature et placé dans un centre de soins à Calais. Après plusieurs jours à reprendre des forces, il est relâché dans le parc du Marquenterre.

Sa présence si près de l'homme, et surtout le fait qu'elle ne soit pas farouche, avaient suscité émoi et curiosité. Fin septembre, une cigogne blanche est repérée au sud d'Amiens, notamment sur le parking d'un supermarché à Dury.

L'oiseau semble affaibli, au point qu'il se laisse approcher et nourrir par des passants. Il est finalement récupéré par Picardie nature au bout de quelques jours et placé dans un centre de soins à Calais. Cette jeune cigogne y a repris des forces pendant une bonne dizaine de jours. "Elle était très maigre. C'est un jeune oiseau, né en mai ou en juin dernier, précise Philippe Caruette, le responsable du parc du Marquenterre. Elle est baguée des Pays-Bas."

Courants d'air chaud

L'explication la plus plausible de sa présence à Dury, c'est une grosse fatigue pendant son voyage migratoire vers l'Afrique. "Ce sont des oiseaux qui planent sur les courants d'air chaud. S'il n'y en a pas, elles font du vol battu et comme ce sont des oiseaux très peu musclés, ça les fatigue, raconte Philippe Caruette. Dans ces cas-là, les cigognes se posent n'importe où : sur le toit d'une maison, un fil électrique, un château d'eau. Ça ne m'étonne pas du tout que celle-ci se soit posée sur un parking."

Nourrie de pain et de poisson par des passants, elle n'avait cependant pas suffisamment à manger pour reprendre son envol : la cigogne est un oiseau prédateur carnivore qui se nourrit essentiellement de rongeurs, d'insectes et de poissons vivants. "Et le fait que des gens l'aient nourrie l'a probablement incitée à rester là. Si elle s'était posée dans une prairie ou sur une zone de marais par exemple, 2 ou 3 jours de repos auraient suffi. Elle aurait pu repartir seule. Là, elle n'était pas dans de bonnes conditons parce que la nourriture qu'on lui donnait ne convenait pas et qu'elle était proche d'une route", avoue Philippe Caruette.

Prête à reprendre la route

L'oiseau est désormais suffisamment en forme pour reprendre sa route migratoire vers son lieu d'hivernage. "En théorie, elle devrait rester sur son lieu d'hivernage en Espagne, au Portugal ou en Afrique et ne remonter que vers l'âge de 3 ans. Mais avec les changements climatiques, on se rend compte que les oisaux remontent de plus en pus tôt. D'où l'importance de les baguer pour suivre ces évolutions." 

Relâchée dans une grande zone de marais et de prairie dans le parc du Marquenterre, où la nourriture est abondante, "elle peut repartir tout de suite ou passer la nuit ou quelques nuits ici et repartir après. C'est elle qui décide. Les conditions atmosphériques ne sont pas, pour le moment, favorables à un départ. Mais il suffit qu'il y ait un petit courant d'air chaud et elle repartira."

Avant de s'installer là où elle aura décidé de construire un nid. "Les cigognes reviennent toujours là où elles ont construit un nid et pas là où elles sont nées", explique Philippe Caruette. Actuellement, 12 couples de cigognes nichent au parc du Marquenterre.

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