Les professionnels de l'hôtellerie dénoncent les dérives du site Airbnb.La plate forme de locations d'appartements de courte durée entre particuliers abrite selon eux des professionnels qui contournent la loi.
Airbnb fait de l'ombre à l'hôtellerie classique. Plus de 300 offres recensées à Lille, autant à Roubaix, Calais ou Dunkerque. La plate-forme de locations de courte durée entre particuliers est une concurrence sérieuse pour les professionnels du tourisme du Nord Pas-de-Calais, qui réclament une nouvelle législation.Actuellement, un particulier propriétaire est autorisé à louer son appartement durant quatre mois dans l’année. Environ 65% d’entre eux n’ont qu’une offre en ligne, d’autres en revanche semblent avoir un profil contraire à la loi.
“Ceux qui se glissent dans ce vide juridique sont ceux qui prennent plusieurs appartements, ne déclarent rien, et sous de faux profils", dénonce Emmanuel Thebaux, représentant syndicat patronal UMIH - Lille hôtelier. "Vous allez trouver "Odile, infirmière loue appartement". En fait, Odile n’existe pas et elle a 25 appartements. Ce sont ces gens là qui dévoient l’économie collaborative.”
Une concurrence déloyale pour les hôteliers
Pour certains directeurs d’hôtels, la concurrence est déloyale, et le manque à gagner fiscal réel.“Dès lors que vous développez un chiffre d’affaires réel, vous payez des impôts. Dès lors que vous logez des clients, ces clients paient une taxe de séjour que nous reversons à la mairie, qui est censée contribuer au développement du tourisme. Airbnb n’est pas imposable sur les mêmes revenus, et n’impose pas non plus la taxe de séjour sur ses clients”, déplore Sophie Bailleul, directrice de l'hôtel "Kanaï.
Au sein de la métropole lilloise, cette taxe de séjour fait actuellement l’objet d’une délibération. Son recouvrement s’imposera en avril prochain pour tous les loueurs de biens, sans exception.
M. Boetti & D. Dumont
