Près de 9000 manifestants ont été recensés par les deux préfectures ce jeudi lors des différents défilés organisés dans le Nord et le Pas-de-Calais contre la réforme du code du travail. A Lille, 4500 personnes ont été comptabilisées par la police. C'est presque deux fois moins que le 31 mars.
Dans le Pas-de-Calais, la préfecture a recensé un total de 1600 manifestants sur l'ensemble du département : ils étaient 270 à Arras, 100 à Béthune, 280 à Lens, 450 à Calais et 500 à Boulogne-sur-mer, où des élèves ont tenté de bloquer l'entrée des lycées Mariette et Branly. La mobilisation a nettement faibli dans la cité portuaire puisque 1000 personnes avaient été comptabilisées le 31 mars lors du précédent rassemblement contre la Loi Travail.
A Lille, la mobilisation marque le pas aussi. Le 31 mars, la manifestation avait attiré 8000 personnes selon les chiffres de police. Cette fois, elle n'en a recensé que 4500 d'après la préfecture, plus de 6000 selon la CGT. Certains manifestants étaient encore regroupés en fin d'après-midi sur la Grand'Place, en face du Théâtre du Nord occupé par les intermittents du spectacle.
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— Alexandre Martin (@AlexMartinpro) 28 avril 2016
Plus tôt dans l'après-midi, certains avaient tenté de pénétrer à l'intérieur de la cité administrative. Les forces de l'ordre ont essuyé quelques jets de projectile.
D'autres rassemblements ont également eu lieu dans le Nord : 300 manifestants ont été comptés à Armentières, 300 à Cambrai (contre 700 le 31 mars) 600 à Douai (contre 1000 le 31 mars), 330 à Maubeuge, 600 à Dunkerque et 640 à Valenciennes (contre 3000 le 31 mars).
Au total, plus de 170 000 personnes ont manifesté en France contre le projet de Loi Travail selon les autorités. La CGT en revendique 500 000. Des échauffourées ont éclaté dans plusieurs villes, notamment à Nantes, Rennes et Lyon. A Paris, environ 15 000 manifestants ont été comptabilisés. Un policier a été grièvement blessé dans la capitale lors de violents affrontements avec des individus cagoulés.
Cette journée de mobilisation sera suivie d'un 1er mai également focalisé sur le projet de loi perçu comme trop favorable aux employeurs, en leur donnant par exemple plus de latitude en matière d'aménagement du temps de travail, et facteur de précarité pour les salariés. Les opposants au projet par Myriam El Khomri comptent aussi se mobiliser le 3 mai pour demander aux parlementaires de "rejeter" le texte, pourtant déjà expurgé de mesures comme le plafond des indemnités prud'homales. Pour les syndicats, il reste une "ligne rouge": "l'inversion de la hiérarchie des normes" permettant à un accord d'entreprise de primer sur un accord de branche même s'il est moins favorable.