Un animal qui pourrait bien être un loup a été observé dans la Somme en septembre. Qu'en est-il dans les Hauts-de-France ?
Le 17 septembre, jour de l'ouverture de la chasse, un animal ressemblant fortement à un loup a été observé à Gapennes, près de Saint-Riquier dans la Somme. Selon Le Courrier Picard, il présenterait « 90 % des caractéristiques d’un loup ».
Une technicienne de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, en charge du réseau Loup lynx pour le nord de la France, est venu dans la Somme pour faire des relevés d'empreintes et de poils. relevés d’empreintes. "Le travail est en cours. Nous n'avons pas les résultats des analyses. On en reste pour l'instant au stade de la suspicion", précise l'ONCFS. ##fr3r_https_disabled##
Il faut donc rester prudent. En juillet 2017, une suspicion du même type avait été relevée dans l'Aisne. Vérifications faites, il ne s'agissait pas d'un loup. Même chose dans l'Oise. "A ce jour, le territoire des Hauts-de-France n'est pas considérée comme un territoire dans lequel le loup est présent, explique l'ONCFS. Un jour ou l'autre ça va arriver. La question, c'est quand ?"
Le loup, de plus en plus présent au nord de la France ?
Le loup, objet de crainte, de risques, de fantasmes ? Le loup fait souvent polémique, notamment lorsqu'il tue des troupeaux de moutons. Il est aussi un animal protégé par la Convention de Berne. Des associations et militants pour et contre le loup sont très mobilisés en France.
Le retour de la présence du loup dans notre pays remonte à une bonne vingtaine d'années. On en compterait entre 300 et 500 désormais. L'office national de la chasse et de la faune sauvage a observé leur présence dans 30 départements en 2014, majoritairement dans les Alpes, le Massif central ou les Pyrénées.
La carte actuelle de présence du loup sur le territoire, avec les données officielles de l'ONCFS (2014) , montre que partiquement seul l'Est de la France est concerné et qu'au plus on monte vers le Nord, au moins sa présence est forte. Mais les spécialistes observent depuis quelques années une tendance à la remontée vers le nord de la France.
"Le loup est en effet en train de coloniser l'ensemble de la France. Par exemple, il est actuellement présent dans la Nièvre et progresse vers le nord, en direction de Paris. On a aussi identifié des populations de loups dans la Marne, à l'est de la capitale, dans les Vosges, le Jura ou encore les Alpes", expliquait en janvier 2017 Eric Hansen, délégué inter-régional Centre-Val-de-Loire et Ile-de-France à l'ONCFS. Selon le très contesté "Observatoire du loup" (une association), le loup a d'ores et déjà été présent dans la région Hauts-de-France.
Le loup en Belgique ?
Il y a deux ans, une veille a été mise en place par la préfecture du Nord. Les agriculteurs de l'Avesnois se tiennent régulièrement au courant de la situation.
Une certitude : rien ne s'oppose naturellement à la présence du loup dans notre région, où il a déjà été présent (cf encadré) : le loup peut s’adapter partout, en montagne, en plaine, en forêt, en zones agricoles... Dès 2011, des loups ont été observés en Belgique. Et en 2017, la Wallonie étudie aussi les signes de la présence de l'animal.
Jusqu’à la fin du 18ème siècle, les loups étaient présents sur 90 % du territoire français. La présence du loup est formellement attestée un peu partout dans notre région, du XIVe au XIXe siècle, comme le montrent les traces que son passage a laissées dans les documents d’archives.
Les archives du Pas-de-Calais affirment que "la dernière chasse au loup, dans notre région, aurait eu lieu vers 1871 à Planques (canton de Fruges), si l’on en croit certain récit intitulé Le dernier loup du Nord de la France tué à Planques, publié en 1944 par l’abbé Nestor Delétoille."