Un jeune homme d'une vingtaine d'années est poursuivi en justice pour outrages, après avoir insulté la police à plusieurs reprises sur Facebook, alors que les fonctionnaires tentaient de le convoquer pour témoigner en faveur d'une victime, dans une affaire de violences.
C'est une affaire peu ordinaire qui vient d'être traitée par le commissariat de police de Maubeuge, avec l'aval du parquet. Un jeune homme de 20 ans est poursuivi pour outrages, après avoir proféré sur Facebook des insultes graveleuses à l'encontre de policiers qui, au départ, souhaitaient juste l'entendre comme témoin en faveur d'une victime, dans une affaire de violences.
Tout commence avec une violente agression à la barre de fer, commise il y a quelques semaines, et dans laquelle une victime a subi une ablatation de testicule. Dans le cadre de cette enquête, la brigade de sûreté urbaine de Maubeuge cherche à entendre un témoin important, Thomas B., en faveur de la victime. Des fonctionnaires se rendent à son domicile de Louvroil pour le convoquer, mais il ne leur répond pas.
Profil public
Afin de savoir à quoi ce témoin important ressemble, les enquêteurs le cherchent sur Facebook et tombent facilement sur son profil, où les publications sont postées en "public".Le dernier statut, rédigé et mis en ligne juste par le jeune homme de 20 ans après la visite des policiers à son domicile, leur est directement destiné : "Bande de keufs pourris, niquez vos morts avec vos convocations, venez me chercher bande de putes". Il n'en fallait pas plus pour déclencher une procédure pour outrage, avec une plainte du commissaire de Maubeuge en personne, au nom de ses fonctionnaires, insultés.
"Pour rigoler"
Par ailleurs, plus bas sur le mur de Thomas B., ont été postées diverses photos d'armes. Pas de quoi calmer les policiers, qui décident de perquisitionner son domicile pour y vérifier une éventuelle présence de ces armes, exhibées sur Facebook.Lors de l'opération, le jeune homme est absent. La perquisition menée en présence de son père ne donnera rien, aucune arme n'a été découverte.
Mais encore une fois, dans les minutes qui suivent, Thomas B. nargue les enquêteurs sur son profil : "Cherchez mieux la prochaine fois ! Je vous entendais bande de gros porcs. Vous auriez pu me laisser mes trois sticks quand même. Pourquoi vous m'avez foutu le seum". Il laisse entendre dans ce statut que les policiers ont saisi son cannabis, ce qui pourtant n'était pas le cas. Ils ne savaient pas, jusque là, qu'il en consommait.
Thomas B. a finalement été interpellé et placé en garde à vue le week-end dernier. Durant son audition, il a reconnu être l'auteur de ces insultes, en déclarant que "c'était pour rigoler". Il fait désormais l'objet d'une CRPC ("convocation en reconnaissance préalable de culpabilité") au tribunal le 26 janvier prochain.