Nos confrères de La Voix du Nord révèlent ce matin que le principal suspect dans le meurtre de la petite Chloé, à Calais en 2015, a été retrouvé pendu dans sa cellule ce lundi soir.
Le meurtre de cette petite fille avait ému la population. Le 15 avril 2015, Chloé, 9 ans, est enlevée dans le parc de jeux où elle jouait puis retrouvée morte dans un bois, non loin de là. Un ressortissant polonais, Zbigniew Huminski, est interpellé quelques heures après les faits puis il est mis en examen pour enlèvement, viol et séquestration suivie de mort.
Cet homme, d'après nos confrères de La Voix du Nord, s'est pendu ce lundi après-midi dans sa cellule de la maison d'arrêt de Sequedin, où il attendait son procès, fixé au 11 septembre prochain. On ne sait pas encore les raisons qui ont poussé Zbigniew Huminski à se donner la mort, mais le sort réservé aux pédophiles présumés est particulièrement rude en milieu carcéral.
"Le détenu, qui était à l'isolement, a été découvert pendu dans sa cellule lors d'une ronde vers 19h30", a confirmé Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires. "Cela fait plusieurs mois que mon client m'écrit pour se plaindre de douleurs, de maux de ventre de plus en plus insupportables, il avait subi une perte de poids très importante, certains jours, il ne pouvait plus marcher", a réagi l'avocat du tueur présumé, Me Antoine Deguines.
Le Parquet de Lille confirme la mort du prévenu et "comme c’est le cas systématiquement pour de tels faits, l’ouverture d’une enquête judiciaire en recherche des causes de la mort".
Un acte violent
Le tueur présumé avait raconté aux enquêteurs être arrivé à Calais le matin même des faits pour se rendre en Angleterre voir sa soeur, s'être garé pour boire une bière, dans une rue où Chloé jouait. Celle-ci s'était approchée de lui et l'avait arrosé à l'aide d'un pistolet à eau. L'homme l'avait alors empoignée et emmenée de force dans sa voiture.
Au début de l'enquête, le passé du Polonais, qui possédait déjà un casier judiciaire chargé, avait été au centre de l'attention, jusqu'à faire naître une polémique dans la classe politique sur d'éventuelles défaillances de la justice, des forces de l'ordre ou des contrôles aux frontières. Le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer avait notamment condamné M. Huminski en 2004 à quatre ans de prison et en 2010 à six ans pour, notamment, des extorsions avec violence, des vols aggravés et une séquestration ou tentative de séquestration.
L'expert Christian Soenen, qui l'avait rencontré en 2009 en vue d'un procès, l'avait décrit comme "un psychopathe dangereux, impulsif et imprévisible, avec
un manque de regrets et de culpabilité et une forte intolérance à la frustration".
"C'est la consternation. Il va manquer à la famille de le regarder les yeux dans les yeux, un face à face toujours essentiel. Elle avait aussi l'espoir d'entendre des explications, même si, en l'occurrence, ce geste était irrationnel. Enfin, ce n'est pas la même chose de savoir que c'est lui, et de le voir condamné, c'est important symboliquement et concrètement", a regretté auprès de l'AFP l'avocat de la famille, Thibault de Montbrial. "On nous avait dit qu'il était surveillé en cellule donc je ne comprends pas qu'il ait réussi à se suicider" a également déploré la mère de Chloé, Isabelle Hyart, dans La Voix du Nord.