La préfecture du Pas-de-Calais a annoncé dans la matinée avoir pris un arrêté d'interdiction de la rocade portuaire aux piétons pour la durée de l'état d'urgence
"La préfecture du Pas-de-Calais institue une zone de protection sur l'emprise de la rocade portuaire à compter de ce jour et pour toute la durée de l'état d'urgence. Il est donc interdit aux piétons de pénétrer et de circuler dans cette zone", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
La préfecture affirme clairement que la présence des migrants à cet endroit est à l'origine de cet arrêté. Plus aucun piéton n'aura le droit de se retrouver sur une des 4 voies de la rocade portuaire de Calais et les bandes d'arrêt d'urgence. "La situation créée par la présence de migrants sur la rocade portuaire de Calais a pour conséquence des risques importants en matière de sécurité routière, tant pour les piétons que pour les véhicules empruntant cette route. Elle nécessite le déploiement systématique des forces de sécurité pour écarter les migrants des voies de circulation, certains d’entre eux n’hésitant pas à jeter des projectiles sur les fonctionnaires de police. En vue de sécuriser toujours davantage la rocade portuaire, la Préfecture du Pas-de-Calais institue une zone de protection sur l’emprise de la rocade portuaire à compter de ce jour et pour toute la durée de l’état d’urgence. Cette présence provoque de surcroît régulièrement des ralentissements, voire des blocages de la circulation sur la rocade".
Voici ci-dessous l'arrêté dans son intégralité.
##fr3r_https_disabled##Concrètement, cette mesure va-t-elle changer quelque chose ? "C'est un moyen de coercition nouveau qui pourrait permettre l'arrestation de migrants, réagit Gilles Debove, syndicaliste SGP Police. Les consignes ont été données aux équipes. Mais qu'est-ce qu'on va faire réellement ? La mesure est prise, maintenant on va voir ce que ça va donner."
Six mois d’emprisonnement et de 7.500 € d’amende
En clair, les policiers attendent de voir, rappelant que l'A16 est déjà interdite aux piétons mais que les migrants n'y sont jamais interpellés. Aujourd'hui, sur la rocade, les policiers ne peuvent que repousser les migrants mais il n'y jamais d'interpellations. Là, ce sera désormais plus facile, possible... Mais rien ne dit que cet arrêté va fondamentalement changer la situation : "Il va falloir observer le suivi judiciaire, les réponses pénales."L'arrêté précise les sanctions encourus par les éventuels piétons sur la rocade : "La violation de l’une des obligations visées aux articles 2 et 3 est punie de six mois d’emprisonnement et de 7.500 € d’amende, conformément à l’article 13 de la loi 55-385 du 3 avril 1955 susvisée." Va-t-on assister à des arrestations massives de migrants qui marcheraient sur la rocade portuaire ? La police, la justice en auront-elles les moyens ? D'ores et déjà, Gilles Debove, pose la question : "Qui va prendre en charge les gardes à vue ? Le commissariat de Calais n'aura pas les moyens..."