L'école laïque du chemin des Dunes a été créée cet été à l'initiative d'un migrant nigérian, Zimako Jones. Avec l'aide de l'ONG Solidarité laïque, l'école a pu être installée dans un endroit mieux isolé et fonctionne depuis octobre. Elle a été inaugurée officiellement samedi.
Dans la jungle de Calais, à l'école laïque du chemin des Dunes, enfants et adultes peuvent désormais apprendre l'alphabet, les chiffres ou quelques mots du quotidien... En douceur. Honya, une petite Irakienne, vient à l'école du chemin des Dunes depuis deux mois et a fait des progrès considérables. "Bonjour, ça va bien ? Je m'appelle Honya", énonce-t-elle en souriant dans notre reportage.Dans l'étroite salle de classe, Denise Pinesso, institutrice bénévole, met en avant les bienfaits de l'école pour les enfants de la "Jungle" de Calais : "Ils sont en dehors de l'école, on ne sait pas pour combien de temps. Ils sont sur la route, on ne sait pas pour combien de temps. Donc, il faut garantir qu'ils puissent continuer d'être tout simplement enfants."
300 enfants dans le camp
Avec ses deux classes, cette école peut accueillir 15 enfants et 20 adultes. Une trentaine de bénévoles s'y relaient 7 jours sur 7 pour des cours de français, d'anglais, d'expression artistique ou des conseils juridiques. L'initiateur du projet s'appelle Zimako Jones, lui-même demandeur d'asile. Arrivé du Nigeria en avril, créer une école était pour lui une évidence : "Les enfants doivent étudier le français, il faut qu'ils parlent français et qu'ils rentrent dans la société française, qu'ils s'intègrent. Si je vais en Chine aujourd'hui, je vais essayer de parler chinois. Si je n'y arrive pas, j'irai à l'école."Aujourd'hui près de 300 enfants vivent dans le camp. Les milieux associatifs soutiennent l'école du chemin des Dunes, à l'image de Roland Biache, délégué général de Solidarité laïque : "Le droit à l'éducation permet ensuite à des gens instruits d'aller chercher d'autres droits. Et quand on sait a minima lire, écrire et épeler, on s'en sort un peu mieux."
Signe encourageant : trois enseignants de l'éducation nationale devraient être détachés dès la rentrée prochaine, dans un lieu qui reste à déterminer.