Le maire de Grande-Synthe (Nord), Damien Carême, a effectué mercredi une visite au Parlement européen et au Conseil de l'Europe à Strasbourg pour solliciter des fonds, quelques semaines après l'ouverture d'un camp de migrants aux normes internationales dans sa commune.
"Nous souhaitons solliciter des fonds européens pour l'investissement, il y a des lignes budgétaires pour les migrants", a expliquéM. Carême, maire écologiste de Grande-Synthe, près de Dunkerque.
Mi-mars, l'élu avait fait déménager les 1.500 migrants présents au Basroch, un camp insalubre de la ville, vers un camp de cabanons chauffés, aux normes internationales, installés dans un lieu ouvert, une initiative inédite en France. Lors de sa visite à Strasbourg, M. Carême a rencontré des députés européens et a eu un entretien avec l'ambassadrice de la France auprès du Conseil de l'Europe. "Il y a une possibilité d'activer un fonds du Conseil de l'Europe pour l'accueil des réfugiés", s'est réjoui à l'issue de la visite Olivier Caremelle, directeur de cabinet de M. Carême.
Financement de l'Etat
Tout en disant espérer une "réponse rapide", il n'était pas en mesure de préciser si les sommes éventuellement versées par l'institution paneuropéenne s'ajouteraient à celles versées par l'Etat ou s'y substitueraient. Malgré de vives réticences initiales, l'Etat s'est résolu au mois d'avril à financer le fonctionnement du camp de Grande-Synthe, pour un montant estimé à 4 millions d'euros par an.La députée européenne écologiste Karima Delli, à l'origine de la visite de M. Carême au Parlement européen, a pour sa part appelé dans un communiqué "l'Union européenne à tendre la main à Grande-Synthe en lui proposant des solutions de cofinancements". "Jusqu'ici, Damien Carême n'a pas reçu le moindre centime de la part de l'Union européenne, ce qui est un comble au regard des 6 milliards d'euros promis dans le cadre de l'accord UE-Turquie, par lequel l'Europe a tout bonnement sous-traité son devoir d'accueil dans un infâme marchandage de vies humaines", a souligné l'eurodéputée.