Denain, souvent présentée comme l'une des villes les plus pauvres de France, est à gauche depuis 1896, mais le RN Sébastien Chenu est bien décidé à faire tomber la maire socialiste Anne-Lise Dufour.
Sur la zone des pierres blanches à Denain, les derniers anciens bâtiments d'Usinor rappellent un séisme économique pour la ville : la fermeture d'Usinor. Quarante ans après la fermeture de l'aciérie, c'est aussi le lieu du renouveau.
Il aura fallu longtemps, mais les entreprises et les commerces reviennent. De gros projets sortent de terre, comme ici, bientôt 300 emplois dans la logistique. Anne-Lise Dufour, la maire socialiste depuis 11 ans (elle a pris la relève de l'ancien maire Patrick Roy lorsqu'il est décédé), en fait l'une des fiertés de son bilan : "C'est ici que tout repart. Pas tout. J'exagère : dans la ville, la piscine le théâtre, les écoles, tous ces équipements, c'est important mais ce que demande les Denaisiens surtout, c'est du boulot !"
La ville souffre encore énormément. Forte précarité, un taux de chômage qui dépasse les 50% chez les moins de 35 ans, des jeunes sans diplôme. Un constat dont s'empare Sébastien Chenu, candidat du Rassemblement National. Son parti a obtenu plus de 44% de suffrages à Denain aux Européennes.
Le député de la circonscription depuis 2017, veut d'abord changer l'image de la ville : " Denain est une ville où il y a de l'insécurité, une ville qui n'est pas bien entretenue. Denain est une ville qui ne fait pas envie. Je pense qu'il faut d'abord règler les problèmes du quotidien pour pouvoir faire revenir l'emploi. Et puis, en parallèle, il faut former nos jeunes, c'est aussi pour ça que j'ai mis dans mon programme la création d'une agence locale pour l'emploi".
La formation, c'est aussi l'une des priorités de Djemi Drici, conseiller municipal d'opposition, sans étiquette. Un électron libre qui pointe une carrence essentielle dans le bilan économique et social de la maire. " Tout n'est pas noir et beaucoup de choses ont été faites. Mais l'essentiel, on n'a pas préparé nos jeunes à cette évolution des technologies. On n'a pas préparé nos enfants pour qu'ils puissent mieux se battre dans cette société", explique-t-il. Il était déjà candidat en 2014.
A la tête d'une liste qui rassemble socialistes, écologistes, communistes et centristes, Ahmed Hebbar mise sur l'humain, sur la jeunesse et le médecin denaisien a son remède, lui aussi : " On a une population de jeunes courageux qui ont envie de travailler, qui ont envie de vivre à Denain mais qui ne sont pas fermés. Donc moi ma priorité ce sera de faire un centre de formation."
L'économie, l'emploi, la formation,des enjeux essentiels de cette élection à Denain, 2ème ville du Valenciennois. Un bastion de la gauche depuis plus d'un siècle, de plus en plus fragile.
Les autres candidats déclarés à Denain :
- Jacky BOUCOT (Lutte Ouvrière)
- Yvon RIANCHO (Liste apolitique)
Denain : fiche d'identité
Nombre d'habitants : 19 825 ( -2,61% entre 2012 et 2017 )Taux de chômage : 36.05% (INSEE 2016)
Revenu fiscal de référence moyen par foyer :12 678 € (moyenne nationale : 25 476 € )
Dette de la ville par habitant : 970 € (moyenne des villes de taille similaire: 1039 €)