Le chef de file de l'opposition municipale lilloise, Thierry Pauchet (divers droite), a appelé ce jeudi 18 juin à voter au second tour pour la maire sortante Martine Aubry (PS), mettant en garde son électorat contre une victoire des Verts, qualifiés de "fous furieux".
Le 28 juin, la droite lilloise votera Aubry. Le centriste Thierry Pauchet, chef de file de l'opposition au conseil municipal durant ce dernier mandat et candidat malheureux au premier tour, l'a annoncé ce jeudi 18 juin en conférence de presse.
"Un vote de raison, dit-il. Ce qu'on ne veut surtout pas, c'est la victoire des Verts." Thierry Pauchet ne fait pas dans la nuance. Il présente les écologistes lillois au mieux comme des "gens dangereux" ; au pire comme des "cinglés, des fous-furieux, des écolo-marxistes, des terroristes intellectuels, des fachos de gauche". Seul, leur tête de liste, Stéphane Baly, trouve grâce à ses yeux. "Le plus modéré d'entre eux" précise t-il. On est rassuré.
Thierry Pauchet - qui avait tenté de monter sa propre liste en début de campagne - s'était finalement rallié au sénateur Républicain Marc-Philippe Daubresse. Pour un résultat décevant : un peu plus de 3000 voix récoltées le 15 mars dernier. Une misère.
La droite n'aura aucun élu, une première depuis 1983
Sous la barre des 10% (8,24), la droite lilloise ne pouvait se maintenir au second tour et laissait rapidement tomber l'idée d'une éventuelle fusion. Pour la toute première fois depuis 1983, depuis que siègent en France des conseillers municipaux d'opposition, la droite n'aura plus aucun élu à Lille.
"C'est un échec", reconnaît Thierry Pauchet. "Et il serait prétentieux aujourd'hui d'apparaître comme des donneurs de leçons. On n'a rien à gagner dans cette affaire. Mais on ne veut pas donner l'impression de s'en laver les mains. Donner l'impression qu'on se désintéresse de l'avenir. On ne veut pas que notre ville aille dans l'inconnu. On ne veut pas que les électeurs de droite, faute de candidat, n'aillent pas voter le 28 juin. On dit à ces électeurs : faites attention !"
Et du coup, Martine Aubry n'apparaît plus comme la maire sortante usée par trois mandats qu'il fallait absolument et urgemment remplacer. Ses opposants d'hier lui trouvent soudain tout un tas de qualités. "Elle nous a écouté", explique Isabelle Mahieu, conseillère municipale d'opposition depuis 20 ans. "Sur le plan de circulation, sur la dette, sur la démocratie participative, nous avons pû faire avancer des dossiers. Nous n'étions que neuf élus sur 61. Elle aurait pû nous ignorer." "Et pendant la crise sanitaire", reprend Thierry Pauchet, "Martine Aubry a fait le boulot. Elle a été à la hauteur."
D'autres personnalités de droite vont-elles soutenir Martine Aubry ?
Et Violette Spillebout, la tête de liste de La République En Marche ? "Non", répond catégoriquement Thierry Pauchet. "Dès le soir du 15 mars, sur l'antenne de France 3, elle avait dit qu'elle ne ferait pas d'alliance "contre-nature" avec la droite. Comme si nous n'étions pas fréquentables. Je l'ai mal pris. De toute façon, elle est larguée. Voter pour elle, c'est comme s'abstenir. Un nouveau sondage nous le montre bien : le match va se jouer entre les socialistes et les écologistes."
Dans ce duel inédit et féroce, Thierry Pauchet pourrait ne pas être la seule personnalité de droite à soutenir Martine Aubry. Marc-Philippe Daubresse choisit pour l'instant l'abstention ou le vote blanc, tout en faisant savoir, compatissant, qu'il avait trouvé les Verts "odieux" avec la maire sortante. Il ne serait pas étonnant que Jean-René Lecerf, président (DVD) du Conseil Départemental du Nord, plus quelques élus départementaux et régionaux de droite, plus quelques proches de Xavier Bertrand, choisissent le vote Aubry. Contre les Verts.