Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies recevait lundi matin les acteurs du dossier MyFerryLink, pour tenter de finaliser le protocole d'accord de reclassement des salariés de la Scop SeaFrance, placée en redressement judiciaire.
La réunion a débuté à 10H00 lundi, quelques heures après la levée du blocage du port de Calais par les marins de la Scop. Elle se déroule en présence du liquidateur judiciaire, d'Eurotunnel, propriétaire des bateaux, et de son concurrent danois DFDS Seaways, nouvel affréteur de deux des trois bateaux, et du Syndicat maritime nord (SMN), a précisé le secrétariat d'Etat aux Transports.
Selon le projet de protocole d'accord établi le 24 août, au terme de huit heures de discussions au ministère, jusqu'à 407 des 487 salariés de la Scop SeaFrance pourraient être repris. Il prévoit en premier lieu le recrutement par le groupe Eurotunnel - qui affrétait jusque-là ses navires à MyFerryLink - de 155 anciens salariés: 130 travailleront sur le seul des trois navires qui n'a pas été cédé au danois DFDS, le "Nord-Pas-de-Calais", dédié au fret, et 25 emplois seraient proposés "pour les propres besoins" d'Eurotunnel.
Jusqu'à 50 autres salariés se verront proposer un emploi auprès du sous-traitant d'Eurotunnel Sécurité Protection, "dans le cadre des recrutements supplémentaires pour la protection du tunnel sous la Manche", notamment pour dissuader les tentatives d'intrusions de migrants.
Enfin, le groupe DFDS pourrait recruter 202 salariés pour l'exploitation d'un troisième navire sur la ligne Calais-Douvres. Le Syndicat Maritime Nord s'engage, de son côté, à libérer, le jour de la signature, les bateaux Rodin et Berlioz, cédés par Eurotunnel à DFDS, et que les syndicalistes ont occupés tout l'été.
Enfin, les salariés qui ne partent pas à la retraite et ne bénéficient d'aucune offre de reclassement recevront "une indemnité extra-légale de 18.000 euros par salarié". Les marins de la Scop ont par ailleurs annoncé vendredi avoir obtenu des garanties des AGS (le régime de garantie des salaires) pour le paiement d'une partie de leurs salaires, l'une des conditions préalables à la signature d'un protocole d'accord.
Cette nouvelle réunion à Paris fait suite aux négociations menées fin juillet qui s'étaient soldées par un échec, et avaient abouti au blocage du port de Calais. La Scop SeaFrance, créée sur les décombres de la compagnie maritime SeaFrance en août 2012, exploitait la compagnie transmanche MyFerryLink, jusqu'à sa mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer le 31 juillet.