Confrontée à un sacré sac de noeuds, la Fédération française de natation (FFN) arrête mercredi la liste des Bleus qui iront aux JO de Rio. Le nageur picard Jérémy Stravius est déjà certain d'être du voyage, au moins pour le 100 m libre et les relais.
La directeur technique national (DTN) Jacques Favre livrera une liste de nageurs, où figureront les dix athlètes qualifiés grâce à leur performance (une place dans les deux premiers, assortie d'un chrono minimal) aux Championnats de France, la semaine dernière à Montpellier.
Notons que Jérémy Stravius est le seul nageur déjà qualifié pour trois épreuves différentes.
La liste des dix nageurs déjà qualifiés :
- Coralie Balmy, 400 m libre
- Charlotte Bonnet, 200 m libre
- Yannick Agnel, relais 4x200 m libre
- Lorys Bourelly, relais 4x200 m libre
- Camille Lacourt, 100 m dos
- Florent Manaudou, 50 m libre, relais 4x100 m libre
- Mehdy Metella, relais 4x100 m libre
- Clément Mignon, 100 m libre, relais 4x100 m libre
- Jordan Pothain, relais 4x200 m libre
- Jérémy Stravius, 100 m libre, relais 4x100 m libre, relais 4x200 m libre
La Fédération s'est donné le droit de "repêcher" certains nageurs, alors que d'autres attendront l'Euro-2016 (16-22 mai à Londres).
Le cas le plus épineux concerne Yannick Agnel, champion olympique en titre du 200 m, mais qui a raté sa qualification à Montpellier avec en prime une polémique : il a officiellement terminé 3e, alors que les images de télévision ont montré qu'il était deuxième...
Yannick Agnel, en grandes difficultés depuis trois ans, a ajouté une couche supplémentaire de confusion mardi, en déclarant à l'Equipe qu'il avait "envie d'être repêché" mais qu'il se réservait le droit de renoncer au 200 m libre individuel en fonction de ses sensations à l'entraînement. Quoiqu'il en soit, il est tout de même déjà qualifié pour Rio en ce qui concerne le relais 4x200 m libre.
Des 'libertés' jusqu'où ?
Sur cette distance, aucun nageur n'a réalisé le chrono minima (1:46.06), pas même Jérémy Stravius (1:46.18), vainqueur devant Jordan Pothain (1:46.81) et Yannick Agnel (1:46.99).
"Nous, on n'est pas des juges arbitres. Je crois qu'il y a pas mal de libertés écrites dans les critères, à des endroits", a noté l'entraîneur en chef des Bleus, Romain Barnier.
Ces "libertés" concernent des épreuves complémentaires ajoutées à des nageurs qualifiés au titre des relais - c'est le cas de Agnel - et à la discrétion du DTN, Jacques Favre, qui jouit en plus de "la possibilité de majorer ou de minorer une sélection au regard du projet du nageur".
Du côté de la DTN, on campe sur la ligne directrice fixée en début de saison: seuls les nageurs susceptibles d'atteindre la finale olympique iront à Rio. "Il faut arrêter de nous prendre pour des rigolos, on sait où on va", a dit à l'AFP le directeur de l'équipe de France Stéphane Lecat.
Outre Agnel, la FFN devra trancher le cas Fabien Gilot, élément incontournable du 4x100 m libre, qui n'a pas réussi à se hisser dans le relais pour Rio mais peut être ajouté, tout comme William Meynard. Damien Joly (1500 m), Lara Grangeon (400 m 4 nages) et Anna Santamans (50 m libre) seront a priori repêchés. Mehdy Metella (100 m papillon) a également une chance.
La sélection sera définitivement close à l'issue de l'Euro-2016.
En 2012, 29 athlètes avaient fait le voyage à Londres (21 sur des épreuves individuelles). Seuls trois nageurs ont été médaillés en individuel (Agnel, Florent Manaudou, Camille Muffat).