Dans cette commune du Nord, l'entreprise Exeter souhaite construire un entrepôt sur un champ de mélisse situé en face de nombreuses habitations. Les riverains concernés tentent de faire capoter le projet.
A Leers, un champ de mélisse doit être transformé en un gigantesque entrepôt de 22 000 m². L'entreprise Exeter souhaite y stocker des matières combustibles comme le carton ou le plastique.
Le projet est loin de ravir les riverains qui craignent pour leur tranquillité. Plus de 80 passages de camions par jour sont attendus sur les 24 quais de livraisons du site. "Nous craignons également la hauteur du bâtiment qui devrait être de 15 mètres", illustre Mariette Pruvost, une riveraine, estimant que l'entrepôt risque de gâcher la vue de sa maison.
Certains de ses voisins ont décidé de se réunir au sein d'un collectif et de lancer une pétition contre le projet. 1 500 signatures ont déjà été récoltées. "Etant donné que cette parcelle était considérée comme zone industrielle par le cadastre, nous nous doutions qu'un entrepôt allait être construit. Mais nous ne l'imaginions pas d'une telle ampleur. Pour nous, c'est un investissement spéculatif au détriment de la nature", explique Juliana Hon, membre du collectif. La préfecture, elle, assure que l'entrepôt sera situé à environ 200 mètres des premières maisons.
"Si nous avions eu connaissance du projet, nous n'aurions pas acheté notre maison"
Les habitants critiquent également la façon dont ils ont appris le projet, c'est-à-dire par un panneau "à louer", planté sur le champ. "Nous avons appelé la mairie au mois d'août et ils nous ont dit qu'il n'y aurait pas de gros projet d'entrepôt à côté de chez nous. Nous avons l'impression que l'on n'a pas été très honnête avec nous. Si nous avions eu connaissance du projet, nous n'aurions pas acheté notre maison", jugent Camille Zuk et Gauthier Sénéchal.
Le maire de Leers, Jean-Philippe Andriès, explique avoir déjà obtenu du promoteur que l'entrée des camions se fasse du côté de la zone commerciale pour protéger les habitations des nuisances. Mais il dit que son pouvoir ne lui permet pas plus. "Malheureusement, ce projet coche toutes les cases de l'urbanisme, donc je ne peux pas m'y opposer. Même si je ne signais pas le permis de construire, le projet pourrait passer". Il incite les riverains concernés à participer à l'enquête publique ouverte jusqu'au 18 février.