Tentative de coup d'Etat en Turquie : le récit d'une nuit d'angoisse de Nordistes sur place

Alain, 47 ans, sa femme et leurs deux filles âgées de 9 et 15 ans sont depuis une semaine dans un club Turc, à Marmaris. Hier soir, des villas toutes proches de leur hôtel ont été la cible de tirs nourris entre un hélicoptère et des hommes du président Erdogan, qui était sur place. 

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Volubile, Alain (prénom d'emprunt) raconte sa nuit d'angoisse. Cela a commencé hier soir en recevant deux SMS de son frère et d'un ami l'alertant sur la tentative de coup d'Etat en Turquie. "Les réseaux sociaux ont été bloqués ensuite. Plus de Facebook et de messenger", se rappelle Alain. Vers 2h30 - 3h00 sur place (une heure de moins en France) il y a eu des tirs d'armes lourdes entre des hommes au sol et un hélicoptère. 

Selon Alain, Erdogan, le président turc, aurait pu être sur place au Grand Yazici Turban, un hôtel club de Marmaris, une ville du sud-ouest de la Turquie. C'est en tout cas ce que lui avaient assuré des employés de la réception, un photographe turc du club ainsi que l'entourage du patron du club.

Les tirs ont duré une heure selon Alain. "Ca n'arrêtait pas. On était allongés par terre dans notre chambre". L'hôtel n'aurait pas été directement visé, en tout cas le bâtiment principal, mais ses villas, toutes proches. Ce matin, Alain, qui a pu sortir de sa chambre a constaté que la zone était vérouillée. Pas d'accès donc mais des traces de sang sur la route et à proximité des villas. Les impacts de balles dans les murs sont énormes. 

Il discute avec une touriste anglaise qui lui raconte qu'elle a été sortie de son appartement, la nuit, par des hommes en armes qui, en fait, voulaient la mettre à l'abri. "Elle a cru mourir".

Aujourd'hui, Alain se sent seul et parle beaucoup par téléphone avec ses proches en France. Il se sent délaissé par les autorités françaises mais obtient du réconfort auprès de proches et se tient informé par des Belges et des Néerlandais qui sont dans l'hôtel. Il espère rejoindre une ville située à 1h30 ou 2h00 de route demain pour prendre un avion à 22h30 pour la France.

Erdogan affirme que l'hôtel où il séjournait a été bombardé après son départ


"Mon adolescente est davantage choquée". Agée de 15 ans, avec son téléphone, elle suit les informations depuis tôt ce matin. "Elle a entendu autant de choses que nous, elle sait autant de choses que nous". 

"Cette nuit, nous avons réveillé la petite, on a pris des shorts,des tee-shirts et es papiers. On pensait sortir, mais finalement on est restés dans la chambre. On était terrorisés. Plus tôt, ça a hurlé dans les couloirs, vers 6h00 ou 7h00 du matin, je n'en pouvais plus, je suis sorti par un escalier secondaire et me suis rendu jusqu'au hall du rez-de-chaussée, où j'ai vu qu'il y avait des hommes armés avec des touristes mais j'ai vu tout de suite qu'il n'y avait pas de prise d'otages. J'ai essayé de prendre des infos et je suis allé chercher mes voisins belges terrés dans leur chambre".


Actuellement, à 17h00, samedi 16 juillet, heure locale, Alain est dans sa chambre avec sa famille. Il a pu prendre quelques photos qu'il nous a envoyées. Cette nuit, pas raisonnable d'ouvrir la fenêtre pour photographier l'hélicoptère. "On était à terre, on a eu la diarhée tous les 4. On mettait une serviette éponge en bas de la porte pour que l'on ne voit pas la lumière de l'extérieur. Je vous dis, cette nuit, il y a eu un moment, c'était la panique dans l'hôtel on entendait les gens courrir et hurler". 

Au final selon Alain, un minimum de deux personnes auraient été tuées. Toujours selon lui, il pourrait s'agir de deux hommes armés d'Erdogan. Mais Alain assure par ailleurs avoir peu d'informations. Il a constaté que des personnes armées et parfois en civil étaient tôt ce matin dans le club : "on les reconnaissait, ils regardaient partout". 

Le retour est maintenant vivement attendu, mais Alain regrette se sentir livré à lui-même sur place.

Quand à Recep Tayyip Erdogan il a atterri à Istanbul vers 2h30. Selon des chaînes de télévision locales, il a été accueilli par de nombreux partisans. Peu avant, des manifestants ont chassé des putschites présents devant l'aéroport Atatürk. A la descente de l'avion, l'homme fort de la Turquie s'adresse à la presse. Il affirme que l'hôtel où il se trouvait en vacances, sur la côte turque à Marmaris, a été bombardé après son départ.

 

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