Braderie de Lille 2024. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les origines de la plus grande brocante d'Europe

La célèbre braderie de Lille revient ! Elle se déroulera le samedi 14 et dimanche 15 septembre 2024. Elle a une longue histoire derrière elle, comme l'explique Pauline Triplet, auteur d'une thèse sur la ville de Lille au Moyen Âge. Entretien sur les origines de la braderie, actuel plus grand marché européen, ancienne foire commerciale rayonnant sur tout le comté de Flandre et bien au-delà.

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De quand date la braderie de Lille ?

Pauline Triplet : La première trace écrite de la braderie de Lille date de 1127, qui dérive de la foire de Lille. C'est Galbert de Bruges, chroniqueur qui relatait de manière chronologique l'événement, parce qu'un homme y avait été arrêté. Or, la ville avait un privilège attribué par le comté de Flandre : interdiction d'arrêter qui que ce soit pendant la foire. Le comte de Flandre Guillaume Cliton, faisant fi des droits de la ville et arrêtant cet homme sur la place du marché (actuelle Grand'Place) avait ainsi provoqué des émeutes. Des Normands avaient été jetés dans des marais aux abords de la ville en raison de leur origine, semblable à celle du comte qui avait dû fuir la ville.

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Quelle était l'ampleur de l'événement ?

Pauline Triplet : Difficile à dire. On sait toutefois que la foire rassemblait des Flamands, des marchands du Hainaut, de l'Artois, d'Angleterre, de la Hanse (actuelle Scandinavie) et d'autres. Avant le XIVe siècle, c'était un événement de commerce international, de commerce de gros, où on vendait beaucoup de draps, de toiles, de tissus et de teintures. On a par la suite retrouvé des tissus lillois d'époque en Italie. On sait aussi que Lille faisait partie d'un réseau de cinq foires flamandes situées à Ypres, Bruges, Torhout et Messines (actuelle Belgique) qui sont les plus anciennes foires flamandes. Au fil du temps, ces foires deviendront de plus en plus nombreuses.

D'où vient le mot braderie ?

Pauline Triplet : Le mot braderie vient bien plus tard. À partir du XIVe siècle, l'événement change. Un document sur les "loges et étalages" (les stands) note que l'on trouve alors des pelletiers (marchands de peaux), des savetiers (marchands de chaussures de mauvaise qualité), des épiciers, des rôtisseurs, des poissonniers, à la foire de Lille. Avant le XIVe siècle, l'événement est un rendez-vous de commerce international autour du tissu. Après, cela s'élargit et devient davantage une fête populaire. C'est au XVe siècle que braden (rôtir en flamand) donne braderie, en français.

Sur quelle surface Lille s'étendait à l'époque ?

Pauline Triplet : Le premier plan de Lille est du XVIe siècle, mais on sait que le Lille médiéval s'étendait à peu près sur les actuels quartiers du Vieux-Lille, la Grand'Place, la place du Théâtre, Rihour, Saint-Maurice et la porte de Paris (lieu de l'actuelle mairie).

Combien de temps durait la braderie ?

Pauline Triplet : Entre 5 jours et un mois. L'intervalle de temps était variable en fonction des périodes de crise, des décisions du comte, des épidémies. Lors de la guerre de 100 ans au XIVe siècle et lors de l'épidémie de peste noire du XIVe siècle également, le fermage - c'est-à-dire le coût de la place à la braderie de Lille - évoluait et nous renseigne aujourd'hui sur l'intérêt porté à la foire de Lille. Le coût pouvait être multiplié ou divisé par 5 ou 6.

A-t-on d'autres documents qui nous renseignent encore sur ce qu'était la braderie de Lille ?

Pauline Triplet : En 1419, Lille ne dépend plus du comté de Flandre, mais du duché de Bourgogne, et ce, depuis 1384. À cette époque, la Grand'Place ou plutôt place du marché est trois fois plus grande qu'aujourd'hui. Il existe une église Saint-Etienne au niveau de l'actuelle maison Meert (rue Esquermoise) et on brade jusque dans le cimetière, au début des pelletiers, puis d'autres vendeurs. Par conséquent, un document a interdit de brader dans le cimetière.

Avec Emmanuel Pall

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