Egayer les rues : la mission des street-artistes pendant le confinement. Près de Lille, Shorty'Man essaye ainsi d'amuser les enfants en collant ses dessins à proximité des écoles.
La rue est la dernière des galeries d'art. Pendant le confinement, certains artistes continuent de coller leurs dessins dans les rues, pour illluminer ces jours sombres. Robin, alias Shorty'Man, est l'un d'eux.
Depuis deux ans, ce street-artiste a la notoriété grimpante dans la métropole de Lille, affiche une partie de ses oeuvres dans l'espace public. Et "confinement ou pas", il ne s'est jamais arrêté.
L'art près des écoles pour amuser les enfants
"En ce moment, je colle à côté des écoles. Pour eux, la période est difficile et j'essaye de leur proposer des images agréables". L'artiste, qui veut rester anonyme, sait de quoi il parle. Il travaille dans une école près de Lille. "J'accompagne des élèves de CM2. Ils n'ont que 10 ans et ils sont perdus. C'est difficile de leur expliquer le coronavirus, le port du masque... Leurs parents télétravaillent et sont stressés, c'est vraiment difficile pour les enfants".Alors le matin quand il va au travail, Robin emporte des dessins dans son sac et les colle pas très loin des écoles. Sur ses oeuvres, des fleurs et des coeurs. Un style graphique, inspiré du pop-art, qui remporte un succès croissant : plus de 3000 abonnés sur Instagram et la reconnaissance des passants.
Au tout début du premier confinement, Shorty'Man exposait son travail au B.A.R, une galerie d'art à Roubaix. Tout s'est arrêté et il faudra attendre pour présenter à nouveau son travail.
En attendant, la rue est le meilleur espace d'expression. Shorty'Man colle à Halluin, près de chez lui. Dans l'espace public, ses oeuvres sont éphémères et ne durent que le temps que les services municipaux voudront bien leur accorder.
Dans la métropole, "Roubaix et Lille sont plus tolérantes tant qu'on ne dégrade pas, qu'on ne colle pas sur des bâtiments privés. Moi je privilégie les surfaces lisses et mates comme les boitiers électriques ou les affiches".
Une fois, Shorty'Man a été arrêté par la police. "Ils m'ont dit qu'ils aimaient bien mes dessins mais qu'ils appliquaient les directives", sourit le jeune homme.
Raison de plus pour rester anonyme. "Comme ça je suis tranquille. Et puis les gens se font des idées sur moi", rigole Robin.
Après avoir affiché l'un de ses dessins, il n'est pas rare que le street-artiste repasse sur les lieux quelques heures plus tard. Il écoute alors les badauds parler de son travail et s'en amuse. La prochaine fois, si vous voyez l'une de ses oeuvres, regardez autour de vous. Il sera peut-être là...
Pour retrouver le travail de Shorty'Man, c'est par ici.