"J'ai envie de retrouver la médecine, mais j'ai peur", un généraliste réagit à la fin de l'obligation vaccinale pour les soignants

En raison de l'accalmie de l'épidémie, la Haute autorité de santé donne son accord pour une levée de l'obligation vaccinale des professionnels de santé contre la Covid-19 tout en recommandant de se faire vacciner. On vous explique tout.

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Le 30 mars dernier, la Haute autorité de santé (HAS) a dévoilé le premier volet de ses travaux relatifs aux obligations et recommandations vaccinales des soignants. Alors qu'elle s'y était opposée à l'été 2022, l'instance donne cette fois-ci son feu vert à la levée de l'obligation vaccinale des professionnels de santé contre la Covid-19. Une décision liée à l'accalmie épidémique depuis le début de l'année.

J'ai envie de retrouver la médecine mais j'ai aussi peur de comment ça va se passer.

Dr. Grégory Pamart

Grégory Pamart était médecin généraliste à Jenlain dans le Nord jusque fin 2021, date à laquelle il avait du fermer son cabinet car il refusait de se faire vacciner contre la Covid-19.  Pour lui, cette décision de la HAS est une bonne nouvelle : "j'ai envie de retrouver la médecine mais j'ai aussi peur de comment ça va se passer. Dans quelles conditions va-t-on être réintégré ?

Le docteur Pamart se réjouit notamment de pouvoir bientôt retrouver ses patients : "quand on nous a empêché de continuer à exercer il y a un an et demi, le drame est que l'on a privé des milliers de patients de leur médecin." Mais il prévient : "la médecine, je ne la pratiquerai plus de la même façon. Je ne dis pas que j’ai raison et que je détiens la vérité. Mais je pense qu’il y a autant de médecines qu’il y a de médecins. Et finalement, la médecine que je pratiquerai ce sera la mienne c’est tout."

Continuer à se faire vacciner

Le ministre de la santé François Brun a indiqué qu'il suivrait l'avis de la Haute autorité de santé, mais ne remet pas en cause le bénéfice des vaccins anti-Covid pour protéger les plus vulnérables. Le premier vaccin et ses rappels sont donc "fortement recommandés", notamment pour les étudiants et les professionnels du secteur sanitaire et médico-social, qu'ils soient libéraux ou exerçant en établissements de santé. 

Ces recommandations concernent aussi les étudiants et professionnels des services de secours et d'incendie (sapeurs pompiers et volontaires), soit tous ceux qui sont en contact avec des personnes immunodéprimés ou vulnérables. 

Conséquences pour les services hospitaliers ?

L'avis de la HAS n'aura cependant que peu de conséquences sur la pénurie de personnels hospitaliers. Même si l'on ne possède pas de chiffres exacts, une faible partie des soignants avait refusé de se faire vacciner contre la Covid-19. "Sur l'ensemble des hôpitaux publics et privés, 600 infirmiers sur 240 000 et 75 médecins et pharmaciens sur 85 000 en exercice sont suspendus", avait déclaré le porte parole du gouvernement, Olivier Véran, en juillet 2022.

Dans un communiqué datant de novembre dernier, la fédération hospitalière de France (FHF) chiffrait à "4000 dont 500 infirmiers, le nombre de professionnels suspendus sur 1,2 millions d'agents."

Les recommandations de la HAS

Les premiers travaux de la HAS ont aussi été l'occasion de réévaluer les obligations et recommandations vaccinales contre d'autres maladies, notamment la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et l'hépatite B.

Concernant les trois premières, la vaccination reste fortement recommandée chez les étudiants et professionnels de santé. Quant à la vaccination contre l'hépatite B, la HAS suggère qu'elle reste obligatoire pour les étudiants et professionnels des établissements et organismes publics et privés exposés à des risques de contaminations.

L'immunisation des médecins et infirmiers libéraux devrait être rendue obligatoire compte-tenue des risques d'être contaminés ou de contaminer eux-mêmes leurs patients. 

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