Habitués à la recherche de personnes, les chiens renifleurs peuvent être formés à détecter les pathologies chez les malades. Jeudi 2 mars, les résidents d'une maison de retraite de Lamorlaye (Oise) ont été dépistés au Covid-19 par ces animaux très fiables, grâce au SDIS de l'Oise et l'école nationale vétérinaire d'Alfort (Val-de-Marne).
Arlette, 84 ans, n’est pas préparée pour la toilette et attend son test anti-Covid. Comme une dizaine d’autres résidents de sa maison de retraite de Lamorlaye (Oise), elle s'apprête à passer un dépistage d’un autre genre : c'est un test axillaire, qui passe par les aisselles. "C'est ce qui nous paraît le moins invasif pour la personne, et le moins contaminant, car il est rare d'éternuer à l'intérieur de l'aisselle," souligne Capucine Gallet, éthologue à l'école nationale vétérinaire d'Alfort (Val-de-Marne).
Le dépistage ne s’arrête pas là : c'est au tour de Joyce, une chienne, d'entrer en scène. Habitué à la recherche de personnes ensevelies, ce berger malinois des pompiers de l’Oise a été formé à détecter le virus ou non dans les échantillons qu'on vient lui faire renifler.
"On habitue la chienne à trouver une odeur qui est transportée par le vent. Elle a donc tout le temps son nez en l'air, à renifler, explique Didier Roisse, conseiller cynotechnique au service départemental d'incendie et de secours de l'Oise (SDIS 60). Là, on lui demande de trouver une odeur à l'intérieur d'un petit pot, sur une compresse dans un grand cône. C'est ça qui est le plus dur à faire comprendre au chien. Une fois que c'est compris, le résultat est là !"
Un spectacle "merveilleux"
Le public du jour semble apprécier les prouesses de nos amis à quatre pattes. "Même à mon âge, c'est la première fois que je vois une aussi belle chose. C'est merveilleux," glisse une résidente de l'EHPAD.
Cette démonstration émane de Nosaïs, un programme initié par l'école vétérinaire d’Alfort (EnvA), le programme de recherche veut développer l’usage de la détection des pathologies grâce au chien. Un modèle qui serait trop peu répandu.
Plein de chiens sont utiles à la santé humaine et le nez du chien est tellement performant... C'est bien sûr difficile d'appliquer ces capacités dans le domaine biomédical. Mais je ne vois pas pourquoi on éliminerait cette solution au prétexte que ce ne sont pas des machines et que ça gêne certains fabricants ou intérêts financiers !
Dominique Grandjeanprofesseur à l'école nationale vétérinaire d'Alfort (EnvA)
Pour l’heure, Nosaïs a formé une trentaine de chiens à travers la France. Soutenu par l’OMS, il espère créer un centre à part entière et diffuser sa méthodologie.