Une journée de mobilisation syndicale des salariés ArcelorMittal a eu lieu ce vendredi 13 septembre aux quatre coins du monde, dont Dunkerque dans le Nord. Ils dénoncent notamment l’absence de stratégie pour atteindre l’objectif de décarbonation fixé à 2030, mettant en péril l’avenir du site nordiste de sidérurgie.
De Dunkerque (Nord) jusqu’aux États-Unis ou en Afrique du Sud, les salariés d’ArcelorMittal syndiqués à la CGT se sont mobilisés partout sur les sites du groupe, ce vendredi 13 septembre. Une manifestation à l’échelle mondiale qui fait office de grande première, preuve du mécontentement et de l’inquiétude qui règnent.
Le syndicat majoritaire de l’entreprise dénonce l’absence de choix stratégiques du géant de la sidérurgie dans l’enjeu de la décarbonation. Pour respecter les accords de la COP21, le site de Dunkerque doit réduire de 35% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. “On a une épée de Damoclès au-dessus de la tête”, prévient Gaëtan Lecocq, secrétaire général de la CGT ArcelorMittal Dunkerque.
L’enjeu de la décarbonation
Pourtant, le syndicaliste regrette que “rien ne se construise sur le site” : “Il n’y a ni parpaings ni camion de béton, alors qu’en début d’année on nous a annoncé 850 millions d’euros d’aides publiques. Mais on ne voit rien arriver !”, souligne celui qui rappelle l’importance, pour atteindre cet objectif, d’un projet en état de fonctionnement d’ici six ans.
Sans quoi l’industrie nordiste sera “mise en péril”, selon les mots de Gaëtan Lecocq. Avec une conséquence directe sur le site et l’emploi de ses salariés et sous-traitants, comme c’est déjà le cas actuellement, entre un chômage partiel reconduit depuis le covid et des démissions en nette augmentation.
C’est l’hémorragie. Ouvriers, techniciens, cadres, Ressources Humaines… Nos compétences s’en vont vers les nombreuses usines qui vont ouvrir dans le Dunkerquois.
Gaëtan Lecocq, secrétaire général de la CGT ArcelorMittal Dunkerque.
“C’est l’hémorragie. Ouvriers, techniciens, cadres, Ressources Humaines… Nos compétences s’en vont vers les nombreuses usines qui vont ouvrir dans le Dunkerquois”, s'inquiète le secrétaire général CGT, bien trop conscient des années d’expérience requises pour travailler dans la sidérurgie, qui plus est sur un site classé SEVESO.
"Halte aux morts"
L’autre revendication majeure concerne les conditions de travail des salariées, qui continuent de se détériorer, selon le syndicat. “Malgré nos demandes, nous sommes confrontés chaque année aux mêmes problèmes avec des impacts sur la santé et la sécurité et un taux anormal d’accidents mortels”, alerte Philippe Verbeke, coordinateur national pour la CGT.
Devant les salariés présents sur le site nordiste, il rappelle le nombre de morts comptabilisés mondialement dans le groupe, depuis 2012 : 113 dans les mines et 201 dans les aciéries, dont des mineurs, notamment au Kazakhstan.