Déclassement professionnel : dans les Hauts-de-France, 20% des travailleurs trop diplômés pour leur emploi

Selon la dernière étude de l'INSEE Hauts-de-France, 20% des salariés de la région sont en situation de déclassement professionnel. Un constat qui varie selon l'âge, le domaine et le niveau de diplôme mais qui crée partout une tension accrue sur le marché du travail.

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Plus diplômé, mais pas mieux payé ? Selon la dernière étude de l'INSEE Hauts-de-France, 20% des salariés de la région sont en situation de déclassement professionnel. Ainsi, un travailleur sur cinq détient un diplôme supérieur à celui le plus observé dans sa catégorie professionnelle. 

L'hôtellerie-restauration et l'agriculture bien plus touchés

Une situation créée, selon l'INSEE, pas la nature du marché du travail. Si être diplômé demeure le meilleur vecteur d'embauche, "sur le long terme, les créations de postes peuvent être moins nombreuses que les arrivées nettes sur le marché du travail. De plus, la structure du marché du travail n’évolue pas aussi vite que le niveau de formation des salariés."

"Les plus diplômés qui ne trouvent pas de poste de cadre se tournent vers des emplois moins qualifiés, se retrouvant ainsi en situation de déclassement"

INSEE Hauts-de-France

Cette dynamique impacte aussi les salariés au niveau de diplôme moins élevé, puisque les postes correspondants à leurs qualifications deviennent plus concurrentiels.

Cette tension touche davantage les salariés de l'hôtellerie-restauration et de l'agriculture. "Près d’un salarié sur trois est concerné, révèle l'INSEE, bien plus que dans les autres secteurs d’activité. Les postes nécessitant peu de qualification, peuvent constituer une solution de repli, parfois temporaire, pour éviter le chômage."

En proportion, le chiffre de 20% de salariés en situation de déclassement professionnel est sensiblement identique à la moyenne nationale.

Mais, à une échelle plus fine, l'INSEE remarque que, "à niveau de diplôme égal, les salariés de la région sont plus fréquemment déclassés qu’ailleurs. Le déclassement touche ainsi 35 % des salariés titulaires d’un bac +5 ou plus, soit 3 points de plus qu’en France."

Les jeunes, premières victimes du déclassement

Comme dans le reste de la France, les plus touchés par cette situation sont les plus jeunes. Ils sont 35% des 20-25 ans à être en déclassement professionnel, contre 7% des 55-60 ans.

"Cette différence s’explique par l’expérience acquise par les plus âgés, qui ont accédé à des postes de cadre alors même qu’ils ont moins souvent suivi de longues études que les plus jeunes", estime l'institut statistique.

Les hommes et les femmes ne sont pas non plus concernés au même titre. Tous niveaux de diplôme confondus, le phénomène impacte 21% des hommes et 19% des femmes. Un chiffre qui s'explique en partie par la surreprésentation des hommes parmi les ouvriers.

Mais la dynamique s'inverse dès lors que le niveau de diplôme monte : "43 % des femmes titulaires d’un diplôme de niveau bac +5 ou plus sont déclassées contre 26 % des hommes." Pour l'INSEE, l'un des facteurs d'explication serait la sous-représentation féminine dans les carrières scientifiques, "qui donnent plus souvent accès à des postes de cadre".

Dans le Nord et le Pas-de-Calais, un déclassement plus fréquent

Dans notre région Hauts-de-France, tous les territoires ne sont pas à égalité. L'institut statistique estime notamment que "dans le Nord et le Pas-de-Calais, les déclassés représentent toujours plus de 20 % des salariés, tandis qu’ils sont systématiquement moins de 20 % dans l’ancienne Picardie."

Dans l'ancienne Picardie, "cette faible part s’explique en premier lieu par le niveau de diplôme peu élevé de la population en emploi. Dans ces territoires, environ la moitié des salariés n’a pas le baccalauréat". 

Dans l’ancien Nord-Pas-de-Calais, où le déclassement est plus fréquent, le phénomène témoignerait surtout "d’une inadéquation entre la structure des emplois du territoire et le niveau de diplôme de ses habitants". A Lille, notamment, "l’offre importante de postes de cadres se révèle insuffisante face à la main‑d’œuvre jeune et fortement diplômée".

Le chiffre du déclassement professionnel avancé par l'INSEE est une nouvelle manifestation d'un marché du travail en crise, alors que l'inflation des prix à la consommation s'est portée à +6% en février 2023.

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