Valenciennois : la justice suspend l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen, Gérald Darmanin annonce faire appel

L'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen a été suspendu ce vendredi 5 août par le tribunal administratif de Paris. Gérald Darmanin annonce faire appel de la décision devant le Conseil d'Etat.

Le feuilleton continue. Ce vendredi, la justice administrative a suspendu en urgence l'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen vers le Maroc, estimant qu'elle porterait une "atteinte disproportionnée" à sa "vie privée et familiale". Dans la foulée, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a annoncé faire appel.

Né à Denain (Nord) et vivant à Lourches dans le Valenciennois, Hassan Iquioussen est aujourd’hui âgé de 57 ans. Il est accusé par les autorités françaises d’avoir tenu des propos antisémites, homophobes et "anti-femmes" lors de prêches ou de conférences, tenus il y a près de 20 ans pour certains.

Expulsion suspendue par la justice administrative

Jeudi 28 juillet, Gérald Darmanin avait annoncé l'expulsion prochaine de ce prédicateur né en France mais de nationalité marocaine. Dans un communiqué, 31 mosquées des Hauts-de-France avaient alors apporté leur soutien au prédicateur, estimant qu'il était victime d'une "erreur manifeste d'appréciation". Cinq jours plus tard, l’avocate d’Hassan Iquioussen avait déposé un référé-liberté, une procédure d'urgence prévue lorsqu'on estime qu'une décision de l'administration porte atteinte de manière grave et illégale à une liberté fondamentale.

Le tribunal administratif de Paris lui a donc donné raison. Dans le jugement, dont nos confrères de l’Agence France Presse (AFP) ont obtenu une copie, il est expliqué que les propos de l'imam lors d'une conférence en 2018 selon lesquels un homme ne devait pas laisser sa femme sortir seule du foyer constituaient bien "des actes de provocation (...) à la discrimination envers les femmes".

Mais ce seul motif "ne (peut) justifier la mesure d'expulsion sans porter une atteinte grave et manifestement disproportionnée à son droit à mener une vie privée et familiale normale", a conclu la justice.

Le tribunal a par ailleurs rappelé que l’imam était "né en France où il réside depuis sa naissance avec son épouse et ses cinq enfants français et ses quinze petits-enfants français". Il est par ailleurs  demandé au ministère de l’intérieur de lui délivrer "une autorisation provisoire de séjour dans le délai de trois jours" et de procéder au "réexamen" de sa situation d’ici trois mois.

Gérald Darmanin annonce faire appel

L’avocate de l’imam Lucie Simon a salué auprès de l'AFP "une victoire du droit" pour son client.  "M. Iquioussen remercie la justice française d'avoir su garder la tête froide malgré l'ampleur médiatique de ce dossier", a réagi Me Simon, saluant "une décision mesurée et salutaire", le tribunal ayant notamment "écarté les propos complotistes, estimant que ces derniers, aussi regrettables qu'ils soient, n'étaient pas au sens juridique une provocation explicite à la haine".

De son côté, Gérald Darmanin a annoncé son intention de faire appel devant le Conseil d'Etat, se disant dans un communiqué "bien décidé à lutter contre ceux qui tiennent et diffusent des propos de nature antisémite et contraires à l'égalité entre les hommes et les femmes".

Selon l’un des fils d’Hassan Iquioussen également joint par l’AFP, l’imam n’est plus rattaché à une mosquée mais prêche dans "différentes mosquées", notamment en région parisienne "là où on lui demande".

 

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