Avant l'ouverture du procès de Dino Scala, surnommé "le violeur de la Sambre". Un avocat rappelle ce que peuvent attendre les 56 victimes d'un tel procès.
Entre 1988 et 2018, date de son arrestation, Dino Scala, 61 ans aujourd'hui, aurait commis 56 agressions sexuelles ou viols sur autant de femmes dans le Nord de la France et en Belgique. Son procès s'est ouvert hier, vendredi 10 juin, à Douai, devant la cour d'assises du Nord, pour trois semaines.
Le suspect qui est passé aux aveux, a expliqué d'emblée être l'auteur d'une quarantaine d'agressions dans la vallée de la Sambre, en automne ou en hiver, plutôt le matin, sur des femmes, parfois mineures.
Père de famille, il a été arrêté lors d'une dernière agression en 2018 en Belgique, mettant fin à une traque de 30 ans par la police, du violeur de la Sambre.
Comprendre pour "refermer définitivement le livre"
Au premier jour du procès, Me Emmanuel Riglaire, avocat d'une des victimes, a expliqué que le principal enjeu de ce procès résidait dans la mémoire et la volonté de parler de Dino Scala. "Nous attendons la mémoire de Dino Scala, nous attendons des choses précises des choses exactes, qu'il se souvienne de la cruauté dont il a pu faire preuve à l'égard de certaines femmes qu'il a menacées au couteau qu'il a étranglées à la corde. On a besoin de précisions et pas de vagues souvenirs.
Même quand il y a eu des aveux comme c'est le cas dans ce dossier, la vérité sert pour "refermer définitivement le livre". Elles (les victimes) ne sont pas en attente d'une peine ou d'un nombre d'années pendant lesquelles il restera en détention. Mais de comprendre comment un jeune marié peut remonter au viol aussi facilement".
"Pour Dino Scala, les victimes sont des ombres"
"Ce procès commence d'une façon qui est très parlante : on a un Dino Scala qui fait passer le message qu'il est d'accord pour tout, qu'il est soulagé d'avoir été interpellé, qu'il était victime de ses pulsions... Et d'emblée, on se rend compte qu'il n'est pas dans cet état d'esprit puisqu'il vient soulever devant la cour la prescription pour une vingtaine de victimes... Et puis il y a une phrase assez malheureuse de Dino Scala qui dit : 'c'est tellement vieux que personne s'en souvient'.
Ce n'est pas le cas pour les victimes pour qui c'est gravé dans leurs mémoires, dans leurs chairs, dans leurs corps. Il y a un rapport d'expertise qui dit que, pour lui, les victimes sont des ombres. (...) Mais son image à lui, comme victime de ses pulsions, commence déjà "à se fissurer", conclut Me Caty Richard, avocate de trois plaignantes.
Le verdict pourrait être rendu au terme des trois semaines d'audience, le 1er juillet 2022.