Le rapport d'enquête de l'IGPN a été rendu début mars. Ses conclusions seraient, selon La Voix du Nord, favorables aux policiers qui étaient intervenus quelques heures avant le meurtre d'Aurélie Langelin au domicile du suspect, alors que cette dernière "présentait des traces de coups" assure l'avocat de la famille.
A propos de ce rapport d'enquête de l'IGPN, la mère d'Aurélie, explique en pleurs, "J'attendais de savoir pourquoi ils [les policiers, ndlr] n'ont pas porté assistance à ma fille, pourquoi ? Ils ont vu qu'elle avait des coups. Pourquoi ils ne l'ont pas enlevée ? Elle n'était pas chez elle déjà. Les voisins en avaient marre du bruit, des cris qu'elle faisait. Je trouve que c'est non-assistance à personne en danger. Surtout qu'il avait déjà un bracelet, déjà pour ma fille. Pourquoi, ils ne l'ont pas enlevée ?"
Me Damien Legrand, avocat de la famille Langelin et de Marie-Josée Zerrouck estime : "Si l'enquête de l'IGPN, on apprend qu'elle aurait été dans le sens des fonctionnaires de police et qu'elle consistait à les réentendre et à leur demander s'ils estimaient, eux, avoir commis une faute ; et bien nous serions en droit de considérer que ce n'est pas une enquête véritable [...] Je rappelle que les fonctionnaires de police ont dit, qu'ils n'étaient pas venus au domicile d'Aurélie Langelin -en dépit du fait qu'ils avaient constaté la présence de coups sur son corps- pour des violences mais pour du tapage nocturne."
Si même ça, ça n'est pas sanctionné, et qu'on n'y voit aucune faute ou faillite policière, je dirais que malheureusement que les féminicides ont de beaux jours devant eux en France.
Me Damien Legrand, avocat de la famille d'A. Langelin
A propos de ses clients, notamment de la mère d'Aurélie, Me Damien Legrand parle d'un sentiment "d'écoeurement". "Ecoeurement, parce qu'elle n'a jamais été informée de façon officielle, n'a jamais été associée aux résultats de cette enquête. Elle dit que la police s'en sort comme d'habitude, de manière miraculeuse. La maman d'Aurélie, son frère aussi, ressentent un profond désarroi, un profond désespoir face au mépris qu'on leur témoigne. Et malheureusement, ils se disent qu'il y aura d'autres victimes".
"Nous attendons qu'on nous communique -enfin- les pièces de cette procédure IGPN pour voir ce qui a été fait. [...] Si à la lecture de cette procédure d'enquête, nous constatons que c'est effectivement une enquête de façade, alors nous réclamerons qu'une enquête plus poussée soit faite, de l'ensemble des services", conclut l'avocat.