5 hommes de 19, 29, 30, 33 et 37 ans ont été tués à Wormhout et Loon-Plage (Nord) samedi 14 décembre 2024. Le meurtrier présumé, âgé de 22 ans, s'est rendu à la gendarmerie de Ghyvelde.
Un périple meurtrier d’un peu plus d’une heure a plongé le Dunkerquois dans l’horreur, entre 15h15 et 16h15 ce samedi 14 décembre 2024. 5 personnes ont été tuées par balles lors de trois événements différents, à Wormouth (Nord), puis à deux endroits distincts dans la commune de Loon-Plage (Nord).
Le meurtrier présumé, âgé de 22 ans et inconnu des services de police, s’est présenté à la gendarmerie de Ghyvelde à 17h20, s’accusant d’être l’auteur des 5 homicides. Plusieurs armes ont été découvertes dans son véhicule. Immédiatement placé en garde à vue pour meurtres précédés, accompagnés ou suivis d’un autre crime, il est actuellement entendu par les enquêteurs. De nombreuses investigations sont en cours sur les différentes scènes de crime, menées par la police judiciaire du Nord.
Qui sont les 5 victimes ? Selon nos confrères de Franceinfo, le meurtrier présumé aurait tué son ancien patron à Wormouth et deux anciens collègues à Loon-Plage. Voici ce que l’on sait.
Un chef d’entreprise de 29 ans assassiné à Wormhout
L’alerte est d’abord donnée à Wormouth, dans les Flandres. Un homme gît au sol, dans la cour de son habitation, touché par plusieurs tirs dont un au niveau du crâne. Les pompiers sont prévenus, il est 15h15.
Selon les premiers témoignages, le Wormhoutois de 29 ans aurait entendu le bruit d’un véhicule pénétrer dans sa cour. Il serait alors sorti et aurait été tué par balles. Malgré l’intervention rapide des secours, la victime a été déclarée décédée sur place. La victime, chef d'une entreprise de transports routier et père de famille, s'appelait Paul Dekeister.
Dans un message posté sur les réseaux sociaux, la municipalité de Wormhout déplore "l’assassinat d’un chef d’entreprise" qui laisse "des familles endeuillées et des proches anéantis".
Au lendemain du drame, le maire de la commune ne cache pas sa tristesse. "Perdre un des siens, un père de famille... déplore David Calcoen. On est vraiment dans l’émotion et l’incompréhension. On a rencontré la famille sur les lieux et évidemment c’est très compliqué... C'est un choc pour toute la ville".
Aurélien et Marc, deux agents de sécurité habitués des carnavals, tués à Loon-Plage
La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans le Dunkerquois. Aurélien Cugny et Marc Lehmus, deux agents de sécurité, ont été froidement abattus dans la zone portuaire de Dunkerque où ils patrouillaient en voiture. Il était un peu plus de 16 heures. Les victimes avaient 33 et 37 ans.
Tous deux étaient bien connus des Dunkerquois, notamment pour sécuriser les bals et autres carnavals. Sur les réseaux sociaux, les hommages affluent. "Une figure de la sécurité du carnaval", écrit un internaute pour rendre hommage à Aurélien. "Grand gaillard au cœur d’or", ajoute un autre à propos de l’agent de sécurité maître-chien.
Marc, lui, faisait partie du moto-club du littoral de Loon-Plage et participait régulièrement à l’Enduro. Habitant de Bourbourg, il était père de deux filles et avait un frère jumeau. "Nous l'attendions tous hier pour notre réunion de débriefing de la Ronde des Sables, quand l'effroyable nouvelle est arrivée", écrit dans un message Isabelle Andrieux, présidente du moto-club du littoral, effondrée. "Son sourire, sa gentillesse, disponibilité, vont tellement nous manquer".
"Force et courage aux collègues de la société de sécurité de Marc et Aurélien, avec qui j’ai pu partager de bons moments dans les diverses manifestations Dunkerquoises, mais surtout durant les saisons carnavalesques", complète le tambour-major de Dunkerque, dans un message d'hommage posté sur les réseaux sociaux.
Mustafa et Ahmid, deux exilés d’origine kurde abattus à Loon-Plage
Deux migrants, qui marchaient près de la voie ferrée à Loon-Plage, ont ensuite été tués après avoir été la cible du tueur présumé. Il s’agirait de deux hommes de nationalité kurde iranienne, âgés de 19 et 30 ans.
Un exilé de 27 ans, présent au moment de la fusillade, raconte avoir entendu des coups de feu, s'être retourné et avoir découvert deux corps allongés au sol, avant de s'enfuir. Selon un autre témoin rencontré sur place, les deux victimes s'appelaient Mustafa et Ahmid.
Tous deux avaient élu domicile dans le camp de migrants de Loon-Plage, où 600 personnes survivent, dans des conditions désastreuses, dans l’attente de tenter leur chance pour rejoindre l’Angleterre. Selon nos confrères du Parisien, ces deux exilés pourraient être des victimes collatérales de la tuerie, "le suspect semblant souffrir de fragilités psychologiques", indique le quotidien. Meurtre à caractère raciste ? Assassinat ? Aucune piste n’est écartée.
Ce dimanche 15 décembre 2024, une quarantaine d'exilés se sont spontanément rassemblés à l'endroit où deux migrants ont été froidement abattus pour y déposer des roses rouges. Un hommage aux deux migrants froidement abattus est prévu au parc Richelieu de Calais ce dimanche 15 décembre 2024 en fin de journée, indique l’association d’aide aux migrants Utopia 56. Un second hommage leur sera rendu demain, lundi 16 décembre 2024, à Dunkerque.