Ascometal : quelles sont "les intentions du gouvernement", demandent deux députés PCF

Deux députés communistes, Pierre Dharéville et Fabien Roussel, ont demandé mardi au Premier ministre Édouard Philippe "les intentions du gouvernement" concernant Ascometal, qui a sollicité son placement en redressement judiciaire, en évoquant les marques d'intérêt d'au moins trois industriels.

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Soulignant que "1.500 emplois directs sont menacés" alors que "les sites d'Ascometal sont performants, s'appuient sur un savoir-faire notoire et s'inscrivent dans des projets de territoire", ces élus des Bouches-du-Rhône et du Nord, où Ascometal est implanté, ont écrit au Premier ministre, au lendemain de son "discours sur l'industrie", sur ces intentions.



"Il semblerait qu'Ascometal ait reçu des marques d'intérêt d'au moins trois industriels. L'État ne peut se désintéresser de cette situation. Les investissements de ces dernières années lui confèrent une responsabilité et même des droits", plaident-ils. Vallourec, dont "Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, avait appuyé fortement le projet de restructuration" en 2016, avant un plan de restructuration comprenant la cession d'une aciérie à Ascometal, doit aussi "agir et s'engager", selon ces députés PCF.


Redressement judiciaire


Le groupe sidérurgique français, en grandes difficultés financières, a demandé lundi l'ouverture d'une procédure de placement en redressement judiciaire auprès de la chambre commerciale du TGI de Strasbourg, et le groupe suisse Schmolz-Bickenbach a annoncé avoir fait une offre pour reprendre ses actifs.

Détenue par un consortium d'investisseurs majoritairement français, Ascometal fabrique des aciers spéciaux (pour la mécanique, l'automobile, l'industrie des hydrocarbures) et emploie près de 1.550 salariés sur ses trois sites en France, Hagondange (Moselle, maison-mère), Dunkerque (Nord) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).


"On ne va pas lâcher notre industrie"


Cette ancienne filiale d'Usinor, avait déjà été placée en redressement judiciaire en 2014, avant d'être reprise par Frank Supplisson, associé à des investisseurs français et européens, sous la houlette du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Mais l'entreprise - qui compte parmi ses clients Renault, Bosch, Fiat, Toyota, BMW ou la SNCF - n'est pas parvenue à rebondir.

"Pour sauvegarder une entreprise, le temps de stabiliser une situation face à des offensives concurrentes et à des velléités de réorganisation de la production, contraires aux intérêts de notre pays et de la planète, la question est posée de prises de participation de l'État, et même de nationalisation, ne serait-ce que temporaire", selon les communistes. "On ne va pas lâcher notre industrie": le Premier ministre Édouard Philippe a présenté lundi la stratégie industrielle de l'"Etat partenaire", en précisant notamment le fonctionnement du fonds de 10 milliards d'euros voulu par Emmanuel Macron pour l'industrie.


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