Après 13 années de recherche, le plongeur dunkerquois Bruno Pruvost a retrouvé les épaves de deux navires ayant participé à l'Opération Dynamo en mai-juin 1940 : la Doris et la Lady Rosebery.
Pour Bruno Pruvost, c'est l'aboutissement d'une patiente recherche. En 2006, ce plongeur passionné d'histoire avait découvert, au large de Malo-les-Bains, l'épave d'un navire ayant participé, en mai-juin 1940, à l'évacuation des troupes britanniques de la "poche" de Dunkerque, la fameuse Opération Dynamo.
"La visibilité n'était pas extraordinaire, on était à 27 mètres, mais on a quand même reconnu une hélice, peut-être le moyeu d'une barre", nous avait-il raconté il y a 3 ans. "On est remonté en se disant qu'on y retournerait, mais on ne l'a plus jamais retrouvée parce que ça ne dépasse pas un mètre de haut et ça peut être recouvert du jour au lendemain par le sable".
Après avoir fait appel notamment à un spécialiste en magnétométrie sous-marine, il a réussi enfin à localiser les épaves de deux bateaux : la Doris et la Lady Rosebery, des barges anglaises qui ont sauté sur des mines le 1er juin 1940. Elles faisaient partie de ces fameux Little Ships venus prêter main forte aux marines britannique et française pour évacuer vers l'Angleterre quelque 340 000 soldats alliés, bombardés par l'armée allemande.
Bruno Pruvost est parvenu à remonter de ces épaves plusieurs objets, dont un assiette de fabrication anglaise quasiment intacte après avoir passé plus de 79 ans dans la Mer du Nord. "Les épaves se trouvent à 1km / 1,5km de la plage", explique le plongeur. "D'où la difficulté de la visibilité, avec beaucoup de courant et 28 mètres de profondeur."
Avec ces épaves, ce sont les fantômes d'une histoire douloureuse qui rejaillissent, comme la silhouette adolescente de John Atkins, un jeune Anglais de 15 ans, décédé à bord du Lady Rosbery. "Il est considéré comme le plus jeune mort de l'Opération Dynamo", raconte Bruno Pruvost. "C'est pour ça que je cherchais à aller au bout pour retrouver ce bateau, d'autant plus que sa famille perpétue sa mémoire. J'ai pris contact avec elle."
Plusieurs dizaines d'épaves de l'Opération Dynamo se trouvent toujours au large du littoral dunkerquois.