Christian Hutin estime que l'Etat a commis une faute dans l'impréparation à la crise du coronavirus. Avec le député de la Loire Régis Juanico, il travaille sur une proposition de loi pour créer un fonds d'indemnisation des victimes du Covid-19, sur le même modèle que le fonds pour l'amiante.
"Le président avait parlé de l'argent magique (...) On souhaite un peu d'argent dramatique", a fait savoir le député chevènementiste (socialiste et apparenté) Christian Hutin, interrogé ce samedi matin sur Franceinfo. "L'Etat a une responsabilité qu'il doit assumer."
La gestion de crise du Covid-19 est une "incurie du gouvernement"
Le député de la 13e circonscription du Nord, aussi président de la commission amiante à l'assemblée nationale, ne souhaite pas attendre "20 ans ou 25 ans", avant d'indemniser les victimes du coronavirus, comme c'est le cas pour les victimes de l'amiante. Il estime que la gestion de la crise du coronavirus est une "incurie du gouvernement". "Il n'y avait ni masques, ni tests, ni blouses", a rappelé l'élu.
La proposition de loi emmenée par Christian Hutin et son collègue de la Loire Régis Juanico arrive alors que 43 victimes ont déjà engagé un recours contre l'Etat à cause de sa gestion de la crise. Elles réclament d'ailleurs la création de ce fonds d'indemnisation.
Des associations comme @CoronaVictimes plaident pour la création d’un fonds d’indemnisation, sur le modèle de celui en place pour les victimes de l’amiante. Avec @ChristianHutin, nous déposerons une proposition de loi d’ici quelques jours. https://t.co/jhRczUHqG6
— Régis JUANICO (@Juanico) May 5, 2020
Le fonds concernerait les Français victimes du covid-19 que l'Etat n'a pas su protéger. "Il y a eu une faute de l'Etat, c'est à l'Etat de la réparer", estime le parlementaire. Pour les personnes atteintes du virus sur leurs lieux de travail, la faute incomberait à l'employeur (qu'il s'agisse du secteur public ou privé). Le député a annoncé une proposition de loi "très précise, très claire", prête "assez vite".
Le parlementaire d'opposition n'a pas manqué de tacler la majorité en soulignant qu'il "ne reste que Gilles Le Gendre (président du groupe LREM à l'assemblée nationale, NDLR), pour dire que tout va bien."