Alors que les élus locaux demandaient la fermeture des écoles, voire un reconfinement local, les autorités sanitaires annoncent un renforcement de la vaccination et l'organisation d'un dépistage "exceptionnel" dans le dunkerquois, où le variant britannique représente 80% des cas positifs.
Face à la "dégradation soudaine" de la situation sanitaire dans le dunkerquois, la préfecture du Nord a annoncé une nouvelle batterie de mesures pour tenter d’enrayer l’explosion du nombre de contaminations au variant britannique.
Dans le dunkerquois, le taux d’incidence – c’est-à-dire le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants – s’élève à 658. Dans la communauté de communes voisine des Hauts de Flandre, il s’élève à 612. À titre de comparaison, cet indicateur atteint un peu plus de 200 à l’échelle du département du Nord.
Alors que les élus locaux demandent depuis plusieurs jours la fermeture des établissements scolaires à une semaine des vacances de février, les services de l’Etat ont refusé cette solution. Face à la situation, la vaccination est renforcée et le dépistage amplifié, dans le sillage de la désormais célèbre stratégie : tester, tracer, isoler et vacciner.
2400 doses de vaccin Moderna alloués pour le Dunkerquois
L’Agence Régionale de Santé des Hauts-de-France annonce ainsi avoir débloqué 2 400 doses de vaccin Moderna, alloués vers la communauté urbaine de Dunkerque et la communauté de commune des Hauts de Frandre.
Seront vaccinés en priorité "les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et les services d’hospitalisation à domicile, ainsi que les patients en chimiothérapie et en insuffisance rénale chronique via les structures hospitalières qui les prennent en charge", indique l’ARS. Si des doses venaient à rester, elles serait orientées vers les 75 ans ou plus inscrits sur les listes d’attente.
⚠️#COVID19 ⚠️
— Préfet de la région Hauts-de-France et du Nord (@prefet59) February 15, 2021
Renforcement des mesures sanitaires dans le #Dunkerquois :
ci-dessous, un point d’étape sur les mesures mises en œuvre pic.twitter.com/B1j42lWh79
Ces doses sont issues de ce qu’on appelle le stock de sécurité régionale, également appelé "stock tampon", équivalent à quatre jours de livraison à l’échelle des Hauts-de-France, visant principalement à "pallier d’éventuels problèmes d’acheminement des doses", précise l'ARS.
Dépistage "exceptionnel" pendant deux jours
En parallèle, deux jours de dépistage "exceptionnel" gratuit, sans rendez-vous et sans ordonnance vont être organisés jeudi 18 et vendredi 19 février. Plusieurs points de prélèvement seront installés à quatre endroits différents :
- Dunkerque : au Kursaal, place du Casino, de 9h à 17h, jeudi 18 et vendredi 19 février. Test antigénique couplé d’un test PCR si le premier s’avère positif, afin de déterminer ou non la présence du variant
- Bergues : salle Emmanuel Looten, rue Léon Claeys, de 9h à 17h, jeudi 18 février. Test PCR.
- Cappelle-Brouck : salle polyvalente, route de Bourbourg, de 9h à 17h, jeudi 18 février. Test PCR.
- Wormhout : salle de la Briqueterie, route de Steenvoorde, de 9h à 17h, vendredi 19 février. Test PCR.
L’objectif est d’identifier les porteurs du virus afin de mettre en place des mesures d’isolement, casser les chaines de transmission et freiner ainsi la circulation du virus. L’ARS rappelle que ce dépistage s’adresse à tous, y compris aux personnes ne présentant pas de symptôme.
#COVID19 | 2 jours de dépistage exceptionnel à Dunkerque et dans la communauté de communes des Hauts-de-Flandre
— ARS Hauts-de-France (@ARS_HDF) February 16, 2021
?Dunkerque, les 18 et 19 février
?Bergues, le 18 février
?Cappelle-Brouck, le 18 février
?Wormhout, le 19 février
⏲️9h à 17h
En savoir➕ : https://t.co/ExYUh5rB1J pic.twitter.com/qxXWUx9Fim
En complèment de ce testing grand public, des opérations de dépistage vont être organisées dans plusieurs établissements scolaires de l'agglomération cette semaine, notamment à Bourbourg, Dunkerque, Steenvoorde ou encore Watten.
80% des contaminations attribuées au variant britannique
Il représente désormais, selon Patrice Vergriete, 80% des contaminations sur le territoire communal. Le maire de Dunkerque alerte depuis plusieurs jours sur la dégradation de la situation sanitaire dans l’agglomération. "Comme le variant est très contagieux, il a fait exploser le nombre de cas de Covid sur le territoire dunkerquois, et nous avons un hôpital qui est aujourd'hui en saturation", a déclaré l'édile.
Lui qui militait pour la fermeture des établissements scolaires à une semaine des vacances de février n’a pas eu gain de cause. La préfecture du Nord a préféré étaler les arrivées et sorties de classe dans les écoles primaires et obliger le basculement des collèges et lycées en mode mixte : 50% en présentiel, 50% en distanciel.
Les contrôles aux frontières belges et anglaises renforcés
Depuis la fin de semaine dernière, l'obligation du port du masque a été étendue à l'ensemble des communes du dunkerquois et de la communauté de communes des Hauts de Flandre. Plus de 200 contrôles ont eu lieu ce week-end, débouchant sur 16 verbalisations, indique la préfecture.
De plus, les contrôles aux frontières avec la Belgique et le Royaume-Uni ont été renforcés : plus de 1000 contrôles ont été effectués les samedi 13 et dimanche 14 février. 45 verbalisations ont été dressées. Pour rappel, un test PCR négatif de moins de 72 heures doit être présenté pour toutes les personnes souhaitant entrer sur le territoire national.