Vic Viner, l'un des derniers vétérans de la Royal Navy à avoir participé à l'Opération Dynamo de mai / juin 1940 à Dunkerque, s'est éteint jeudi à l'âge de 99 ans.
La famille de Vic Viner a annoncé son décès survenu jeudi à l'âge de 99 ans. Il était considéré outre-Manche comme l'un des derniers survivants de la célèbre Opération Dynamo qui permit en mai/juin 1940 d'évacuer vers l'Angleterre quelque 340 000 soldats alliés, encerclés à Dunkerque par l'armée allemande. Un épisode majeur et décisif de la Seconde Guerre Mondiale.
Entré dans la Royal Navy - la marine britannique - à l'adolescence, Vic Viner était un jeune officier de 23 ans lorsque fut déclenchée en urgence l'Opération Dynamo le 27 mai 1940. Il fut désigné "beach master" et chargé d'organiser le rembarquement des troupes britanniques sur la plage de Bray-Dunes, sous les ordres du capitaine William Tennant. "C'était terrible", racontait-il. "On était bombardés tous les jours, sans nourriture ni eau et on sentait très mauvais. Vous ne pouvez pas raconter comment c'était. Il fallait y être pour savoir".
Consulté par le cinéaste hollywoodien Christopher Nolan
Vic Viner fut quand même consulté récemment par le cinéaste Christopher Nolan pour Dunkirk, son prochain film consacré à l'Opération Dynamo, tourné au printemps dernier à Dunkerque. Il faut dire que son histoire personnelle était particulièrement poignante et tragique. Le vétéran avait perdu son frère aîné, Bert, pendant l'évacuation : ce dernier, âgé de 25 ans, mourut le 29 mai 1940 avec 300 autres soldats au large de Bray-Dunes, lors du bombardement par l'aviation allemande du Crested Eagle, un bateau à roues à aube réquisitionné pour l'opération.
Depuis la plage où il se trouvait, Vic Viner avait aperçu le Crested Eagle en flammes sans se douter que son grand frère se trouvait à bord. L'an dernier, lors d'un hommage rendu aux victimes du Crested Eagle à Bray-Dunes - où l'épave du navire se dévoile encore à marée basse - le vétéran avait ému l'assistance en déclarant : "Dans un an et 303 jours, j'aurais 100 ans. De là haut, Bert me regarde sans doute et m'encourage : "Vas-y mon frère, tiens bon !"".