Le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, a dénoncé au micro de France Bleu Nord ce lundi matin, des mesures "déconnectées" alors que la préfecture décidait de garder les écoles, les collèges et lycées ouverts, malgré l'accélération de la circulation du variant anglais de la Covid-19.
Le maire (DVG) de Dunkerque Patrice Vergriete a dénoncé lundi une non-prise en compte par l'Etat de la situation dans son agglomération face à une accélération de la circulation du variant anglais du Covid-19, représentant désormais selon lui "environ 80%" des contaminations.
"Aujourd'hui sur le territoire dunkerquois nous avons environ 80% de variant britannique dans les cas de Covid positif. Et comme le variant est très contagieux, il a fait exploser le nombre de cas de Covid sur le territoire dunkerquois, et nous avons un hôpital qui est aujourd'hui en saturation", a affirmé le maire dans un entretien à l'AFP.
Patrice Vergriete s'est également exprimé ce matin au micro de France Bleu Nord à propos des mesures "déconnectées", selon lui, après que la préfecture a décidé de garder écoles, collèges et lycées ouverts malgré l'accélération de la circulation du variant anglais de la Covid-19.
"Je mettrai ma fille à l'école ce matin, il faut respecter un terme démocratique, mais je sais qu'un certain nombre de familles ne mettront pas (leurs enfants), il y a des choses que je peux comprendre aujourd'hui", a expliqué l'élu.
Les maires du Dunkerquois ont demandé la fermeture des écoles vendredi
"Ce que nous avions proposé était quand même très adapté à notre territoire et on a vu tomber des mesures qui finalement apparaissent assez déconnectées de la réalité du terrain", a-t-il cependant ajouté, disant comprendre "l'incompréhension de la population".
Vendredi déjà, les maires de la communauté urbaine de Dunkerque avaient demandé au préfet du Nord, Michel Lalande, de fermer les collèges et lycées une semaine avant les vacances scolaires et de donner la possibilité de déroger à l'obligation scolaire pour les enfants scolarisés en primaire, mais ils n'ont pas été suivis par l'Etat.
Samedi, la préfecture a annoncé que l'arrivée et la sortie des classes seraient décalées dans les écoles maternelles et élémentaires. Du côté des collèges et lycées, ils fonctionneraient sur le mode "mixte (présentiel/distanciel)".
La préfecture faisait alors état d'une situation qui s'est "dégradée brutalement", avec "un taux d'incidence de 515 cas pour 100.000 habitants contre 384 il y a une semaine, tandis que la présence du variant anglais s'est accélérée sur le territoire".
"Il y a encore eu des transferts de patients ce week-end"
Patrice Vergriete a regretté qu'"on n'arrive pas à faire cette différenciation entre les territoires qui permet d'être plus efficace finalement face à ce virus". Il a également alerté sur la situation de l'hôpital de Dunkerque, qu'il a décrit comme "saturé".
"Il y a encore eu des transferts de patients ce week-end, on voit bien que la situation avec le variant britannique qui est beaucoup plus contagieux accélère énormément la transmission du virus et donc les arrivées à l'hôpital", a-t-il expliqué, disant craindre que les hôpitaux régionaux vers lesquels des patients ont été transférés arrivent eux aussi à saturation.
La flambée de l'épidémie intervient à une période où les rues de la ville sont habituellement noires de monde pour célébrer le carnaval. Le maire a salué l'attitude "responsable" de ses administrés, notant que les carnavals clandestins étaient restés très rares.
L'Agence régionale de Santé doit organiser dans les prochains jours une campagne de dépistage dans le Dunkerquois.