Patrice Vergriete, actuel maire DVG de Dunkerque, a été celui qui a mis fin au règne de Michel Delebarre dans la cité de Jean Bart en l'emportant aux élections municipales de 2014.
Ancien ministre, député, sénateur, directeur de cabinet à Matignon, président du conseil régional du Nord Pas-de-Calais, le socialiste Michel Delebarre est décédé ce samedi 9 avril dans la matinée.
Maire de Dunkerque 25 années de suite, il a été évincé lors des élections municipales de 2014 par l'un de ses anciens conseillers. Patrice Vergriete, actuel maire divers gauche de la cité de Jean Bart, a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions malgré la rivalité qui opposait les deux hommes depuis cette date. Il salue un homme qui a marqué l'histoire de Dunkerque.
France 3 Hauts-de-France : qu’est-ce que vous ressentez aujourd’hui en tant que maire de Dunkerque ?
Patrice Vergriete : Je ressens de la tristesse comme tous les Dunkerquois. Michel Delebarre a marqué l’histoire de Dunkerque, il a été maire pendant 25 ans.
J’aimerais adresser toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches. C’est l’émotion qu’on ressent aujourd’hui après avoir appris avec surprise son décès.
Qu’est-ce que Michel Delebarre vous évoque pour Dunkerque ?
Il est devenu maire à un moment particulièrement difficile de l’histoire de Dunkerque, un an après la fermeture des chantiers de France. Il a eu à gérer une crise économique difficile et compliquée. Il a su à ce moment-là redynamiser le territoire. Je me souviens que grâce à lui, Dunkerque a pu bénéficier du TGV largement avant bien d’autres grandes villes.
C’est l’université aussi… Essayer de projeter Dunkerque dans l’avenir en formant les jeunes, c’était son engagement et on lui doit l’université du littoral Côte d’Opale. Ça a été le projet Neptune : essayer de redynamiser ces friches des chantiers de France ne plein cœur de ville.
Je voudrais aussi rappeler son engagement européen qu’on méconnaît parfois. Il a été co-président du comité des régions d’Europe. Il avait l’habitude de définir l’Europe moins comme un espace géographique et plus comme une fédération d’état porteuse de valeurs. Pour lui l’Europe c’était d’abord la démocratie, les libertés individuelles et aujourd’hui ça a tout son sens.
Comment était Michel Delebarre ?
C’était un travailleur, il se levait tôt. C’était une époque où on était à la fois ministre, maire, député. Ça demandait beaucoup d’engagement. L’homme lui-même, j’ai plutôt envie de me souvenir de son engagement et de sa volonté de faire avancer le territoire dunkerquois.